Après une lecture
prenante, se traduisant par une immersion profonde dans une histoire
(voir mon billet précédent), il n’est pas toujours aisé
d’enchaîner avec un nouveau roman. Aussi m’arrive-t-il parfois
de prendre un peu de liberté vis-à-vis d’une liste de lecture
plus ou moins établie, en surfant sur le net, glanant dans l’un ou
l’autre groupe littéraire un livre qui soit suffisamment
distrayant sans grosse prise de tête.
Choisir un auteur
auto-édité peut s’avérer intéressant, encore faut-il savoir
bien interpréter les commentaires, les proches, amis et
connaissances ayant toujours tendance à sublimer leurs impressions.
Dans ce domaine, la qualité de l’oeuvre peut varier du très bon
au franchement mauvais.
Apparences de
Lydia Le Fur fait partie de ces livres qui se lisent assez
rapidement. Vite lus, mais vite oubliés !
L’histoire est
assez simple. Liza est une jeune femme talentueuse, artiste peintre
qui est sur le point de partir à New York pour la première
exposition de ses œuvres. Elle échappe à deux reprises à un tueur
qui a pour mission de l’éliminer. Un chercheur de l’université
d’Oxford lui propose alors de l’y emmener afin de lui révéler
sa véritable identité, tandis que ses poursuivants n’ont pas dit
leur dernier mot, car ils estiment qu’elle constitue une menace
importante.
Si la lecture est
tout à fait aisée, avec un style dynamique fait de chapitres courts
et de phrases parfois très brèves, le fond s’avère plutôt
déplorable.
Pour ma part, je ne
classerais pas ce livre dans la catégorie thriller, mais plutôt
dans la catégorie action, aventure. Imaginez un mix entre les
aventures d’Allan Quatermain et un récit de la Collection
Harlequin.
Ici, on a affaire à
une jeune femme qui ne semble pas du tout impressionnée par la
double tentative de meurtre à laquelle elle vient d’échapper, à
un sniper professionnel qui se laisse attendrir par la beauté de la
cible qu’il aperçoit dans son viseur, à des personnages qui
manquent complètement de crédibilité, à des scènes qui manquent
de réalisme.
Le lecteur a aussi
besoin de s’immerger dans l’histoire, de se familiariser avec les
personnages.
Malheureusement,
j’ai eu l’impression de débarquer dans un récit dont il
manquait la première partie, d’aborder le vif du sujet sans aucun
préambule, de n’éprouver aucune empathie pour des personnages
dont les caractères et la psychologie n’ont pas été suffisamment
développés.
Lydia Le Fur a
certainement du talent, beaucoup plus que moi dans ce domaine. Le
monde ne s’est pas fait en un jour. Tous les auteurs n’ont pas
commencé par un best-seller. L’important est d’être bien
entouré, bien conseillé. L’auto-édition permet peut-être trop
facilement, à tort, l’auto-satisfaction.