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dimanche 30 juillet 2017

ANIMA NOCTIS - Pierre-Olivier LACROIX

Résumé :

Un être à l’âme d’une cruauté indicible commence à frapper à l’orée de l’hiver.Il émerge des ténèbres et épouvante les esprits les plus retors. Il surgit du néant, redoutable, massacrant plusieurs transsexuels se prostituant à la nuit tombée dans les allées sinueuses et reculées du Bois de Boulogne. Cet être est l’âme des nuits des pires cauchemars.
Pour le commissaire Serge Liebovitch et le capitaine Antoine Lemeur qui en ont pourtant vu d’autres, cette enquête pleine de rebondissements ne leur laissera aucun répit jusqu’au dénouement complètement inattendu.

Dans ce thriller angoissant, Pierre-Olivier Lacroix, auteur de Presque vivant (Éd. NL, 2016), réussit avec brio à embarquer le lecteur dans une intrigue intelligemment construite habitée par des personnages crédibles.


C’est toujours avec beaucoup de méfiance et d’hésitation que je me lance dans la lecture d’un roman écrit par un auteur indépendant. Peur de la déconvenue, d’une déception liée à un manque d’aboutissement de l’histoire, à l’imperfection du style, …
Quelques commentaires élogieux précédemment lus m’ont finalement convaincu !
Finalement il n’en fut rien. Cette lecture a plutôt été une agréable découverte.

Le livre est assez court, moins de 200 pages. L’avantage est que l’auteur vient rapidement à l’essentiel et plonge le lecteur directement dans l’action. On n’est pas du tout dans ce cas de figure où la moitié du livre sert à la mise en place du décor et des personnages.
La lecture est agréable, dynamique, et se révèle vite captivante et addictive, avec des rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine, et un final plutôt inattendu.
Les thèmes abordés sont complexes  - transsexualité et métempsychose – mais suffisamment bien traités pour ne pas rendre le récit complètement indigeste.
Les personnages, bien que crédibles, auraient pu être un peu plus travaillés, gagnant ainsi en empathie.

« Il était le passeur, le bon guide en croisade. Et sa campagne ne s’achèverait qu’à sa propre mort. Il n’était plus temps de faire marche arrière. Trop de sang avait été déjà versé.
Trop de sang et trop de larmes aussi.
L’affranchissement de chacune de ses victimes lui offrait toujours un répit exquis. Aussi apaisants qu’une jouissance assouvie, ses désirs de transpercer, d’égorger, d’étrangler ou de brûler l’avaient plongé au fil de son mysticisme dans un état de dépendance évident. »



Auteur :  Pierre-Olivier LACROIX
Tour à tour assistant de production du Festival Paris-Cinéma, réalisateur de courts métrages dont deux ont été primés, scénariste, critique littéraire et auteur de plusieurs ouvrages de fiction et de nouvelles dont « Eh bien, dansez maintenant » et « L ascension » , publiés aux Trois Plumes, Pierre Olivier Lacroix est un touche à tout du monde de l information et de l écriture. Sa dernière livraison, « Anima Noctis » est encore plus achevée que les précédentes.

Possibilité de télécharger un extrait :
http://numeriklivres.info/produit/anima-noctis-de-pierre-olivier-lacroix-papier/

Editeur : Numeriklivres - 07/03/2017


mardi 25 juillet 2017

JE M'APPELLE LUCY BARTON - Elizabeth STROUT

Elizabeth Strout est une romancière américaine. Elle a reçu le prix Pulitzer en 2009 pour Olive Kitteridge, un superbe roman qui n’est autre qu’une ode à la vie, un bijou de psychologie à la musique si particulière.

Avec la même délicatesse, dans Je M’Appelle Lucy Barton, elle manifeste une fois de plus un talent évident pour évoquer les sentiments, les secrets et les états d’âmes en nous montrant comment une simple visite dans un hôpital se transforme en la plus tendre relation qui puisse exister, celle entre une mère et sa fille.

Le roman, narré par la protagoniste avec une vision vers le passé, et donc avec le recul et le manque de fiabilité de la mémoire, se déroule au milieu des années 1980 au cours d’une longue hospitalisation liée à une maladie non diagnostiquée survenue après une ablation de l’appendice.
L’action se passe sur cinq jours, durant lesquels Lucy reçoit la visite de sa mère, à qui elle n’a pas parlé pendant de nombreuses années. Des railleries et anecdotes à propos des personnes de l’enfance de Lucy à Amgash, dans l’Illinois, semblent les reconnecter. Mais la présence de sa mère lui rappelle aussi des tensions et des souvenirs plus douloureux de son enfance : la pauvreté, les abus et l’exclusion sociale.

Elizabeth Strout décrit admirablement l’enfance de Lucy, imprégnée non seulement de difficultés financières, mais aussi de privations culturelles et émotionnelles : ni livre, ni magazine, ni télévision, ni voisins. Le sentiments d’isolement est palpable et l’auteur crée une représentation tragique de la solitude d’une vie.

« Tout en me sentant épanouie, je me sentais seule. La solitude est le premier goût que m’a laissé la vie, et il ne m’a jamais quittée, toujours tapi dans les interstices de ma bouche, comme un rappel. »

Lucy nous confie aussi que c’est cette solitude qui l’a incitée à devenir écrivain.

« Les livres m’apportaient quelque chose. Grâce à eux, je me sentais moins seule. Et je pensais : moi aussi, un jour, j’écrirai et les gens ne se sentiront plus aussi seuls ! »

On peut dire que Lucy a réussi dans la vie. Elle est écrivain, est mariée et a deux enfants. Malgré cela, la solitude semble encore l’affecter. L’éloignement de son mari, qui n’aime pas fréquenter les hôpitaux, et de ses enfants ne serait-il pas la cause de cette maladie non diagnostiquée, psychosomatique, responsable de sa longue hospitalisation ? En tout cas, elle avoue ressentir un attachement profond pour le médecin juif qui lui rend visite quotidiennement. De même elle voudrait pouvoir retenir plus longtemps l’infirmière qui passe à son chevet, et reconnaît l’apaisement que lui procure la présence de sa mère à ses côtés.

« En temps normal, je me réveillais à minuit, puis sommeillais par intermittence, ou bien je restais les yeux ouverts, à regarder les lumières de la ville par la fenêtre. Mais, cette nuit-là, j’ai dormi sans interruption et, au matin, ma mère était assise au même endroit que la veille. »

La mère de Lucy, probablement à cause de sa propre éducation, est incapable de dire à sa fille qu’elle l’aime sauf « quand tes yeux sont fermés. », ce qui explique aussi la privation émotionnelle et la solitude. Le plus tragique est aussi que Lucy elle-même n’en perçoit pas la portée dévastatrice .

« J’ai la sensation que les gens pourraient ne pas comprendre que ma mère n’a jamais pu dire les mots « je t’aime ». J’ai la sensation que les gens pourraient ne pas comprendre que ça n’était pas grave. »


Je M’Appelle Lucy Barton est un roman sur l’amour, l’amour compliqué et complexe entre une mère et sa fille.

Merci à NetGalley et aux Editions Fayard de m'avoir permis de lire ce livre en avant-première en échange d'une critique honnête.



JE M'APPELLE LUCY BARTON  -  Elizabeth STROUT
Editions FAYARD  -  30/08/2017

jeudi 20 juillet 2017

SUKKWAN ISLAND - David VANN

Roy a treize ans. Mais à l'âge où les copains et le collège occupent une place capitale dans la vie d'un adolescent, il accepte d'accompagner son père, Jim, sur une île désertique de l'Alaska et d'y vivre une année coupés du monde.
Ce projet un peu fou a germé dans l'esprit de ce père qu'il connaît si mal, car ses parents ont divorcé lorsqu'il était enfant et que les liens se sont ensuite distendus entre eux. Cette aventure constitue en quelque sorte une tentative de réconciliation.

Mais très vite, Roy s'aperçoit que son père a beaucoup moins bien préparé cette aventure qu'il ne l'avait affirmé. Il ne connaît pas le nom de l’île habitée la plus proche, ni comment construire un garde-manger, réparer le toit endommagé de la cabane, éloigner les ours, …

Alors que le danger rôde et qu’à chaque minute la sécurité de Roy est menacée, Jim improvise, s’acharne à organiser leur vie sur l’île, malgré les incidents qui vont ponctuer leur séjour. On perçoit le malaise de Roy face à ce père instable, soucieux de bien faire mais totalement déprimé, voire suicidaire, et de toute évidence à côté de la plaque.
Témoin des sanglots nocturnes de son père, Roy en devient même le confident, jusqu’à ressentir le mal-être d’adulte de ce dernier. Roy pressent l’inéluctabilité des choses, et fait preuve d’un fatalisme troublant pour son âge.

Alors au lieu du rapprochement espéré, cette situation ne va créer que de l'incompréhension mutuelle et des tensions qui iront crescendo… jusqu'au drame.

On peut dire que ce livre est d'une noirceur totale !
Dans un style prenant et sec, David Vann décrit admirablement une nature sublime, potentiellement hostile, mais fascinante, témoin de ce huis-clos entre un père et son fils, et d’une intrigue de plus en plus insoutenable.
Grâce à la magie des mots et du style, David Vann nous tient en haleine et nous permet de supporter le drame jusqu'au bout.
Cela mérite bien le prix Médicis étranger ( entr’autre ) qui lui a été attribué en 2010 !


Un livre à lire pour le style, l’univers riche, et ses personnages fracassés !


Ce roman a remporté les prix Médicis étranger 2010, prix des lecteurs de L'Express, prix de la Maison du livre de Rodez, prix du Marais 2011 des lecteurs de la médiathèque L'Odyssée de Lomme. Depuis son formidable succès en France, ce roman a été traduit en dix-huit langues et est aujourd'hui disponible dans soixante pays du monde. Une adaptation cinématographique est en cours.



SUKKWAN ISLAND  -  David VANN
Gallmeister  -  05/01/2010
Folio  -  30/08/2012




lundi 10 juillet 2017

UNE BONNE INTENTION - Solène BAKOWSKI


Solène Bakowski est une charmeuse. Elle nous berce, elle nous charme avec ses mots, ses phrases, ses expressions. Elle nous hypnotise et nous entraîne dans la noirceur d’un bouleversant récit.

Mathilde, 9 ans, vient de perdre sa mère. Son père vit comme un zombie, incapable de remonter la pente et surmonter sa peine. Eliane, la grand-mère fait ce qu’elle peut pour assurer un semblant de vie normale à sa petite-fille, pour recoller les morceaux.

Seul dorénavant. Avec elle. Avec lui-même. Avec la tristesse et l’ennui. Avec le manque, l’absence, le vide, avec sa gorge prête à hurler, avec son coeur qui bat pour rien, sec, son coeur en taule, son coeur en pierre, son coeur en bois, son coeur brisé en des centaines d’éclats poudreux, et il se débat contre la mort hilare qui répète : Je l’ai prise, quand lui répond, la plupart du temps : Impossible, elle est là, à côté de moi, regarde. Et puis, juste après, vient l’éclair de lucidité qui, chaque fois, le pulvérise, le gomme, l’anéantit.

Cette maison respire la douleur. Tout est figé, le temps s’est arrêté. Ce n’est pas une habitation, c’est une sépulture. Même les rayons du soleil hésitent à pénétrer à l’intérieur, on jurerait qu’ils s’amoindrissent, ils sont plus blancs, plus froids, à l’image de cette atmosphère de pierre. La douleur suinte par tous les pores de cette foutue baraque, ça devient intenable. Les vivants doivent survivre à l’absence.

Les enfants ont cette faculté de parler sans détour. Les questions et les réflexions de Mathilde nous émeuvent . C’est elle l’adulte qui doit sauver son papa. Mais derrière ces apparences, apeurée et résignée, elle s’enfonce dans l’immensité triste.
Et comme si un drame ne suffisait pas, deux autres viennent bouleverser l’équilibre précaire de cette famille suffisamment décomposée. Mathilde disparaît. Nicolas, son père, est victime d’un grave accident de voiture le soir même, alors qu’il était à sa recherche.
Et si Mathilde avait enfin trouvé le moyen de communiquer avec sa maman ?

Dans cette histoire qui nous happe dès les premières pages, Solène Bakowski nous conte une histoire d’amours : amour pur, amour inconditionnel, amour maternel, amour dingue, amour maladroit, amour perdu, amour brisé, amour vengeance, amour destructeur, amour noir.
Comment croire que tout, pourtant, partait d’une bonne intention ?
Je ne dis rien mais je résume tout, sans risque de spoiler l’histoire.
L’auteur aborde des sujets poignants : le deuil chez l’enfant, l’autisme, la dépression, le jugement par les apparences, la confiance, la compréhension de l’autre, …


Un récit bouleversant d’une noirceur indélébile !


La maîtresse raconte qu’écrire, ça fait fuir la douleur. Que la douleur, elle n’aime pas trop les mots, qu’ils lui font peur à cause du pouvoir qu’ils ont sur les gens et sur les sentiments. Magali, ma maîtresse, elle ajoute que la peine est moins lourde à porter, qu’elle est même toute rabougrie quand on la raconte.


Ne peut-on juste être heureux d'être ici et maintenant ? Profiter du moment présent, respirer l'air qu'il nous est donné d'absorber sans penser qu'un jour il nous sera compté ; se foutre éperdument du futur, n'avoir aucun espoir, n'en avoir pas besoin, prendre la vie pour ce qu'elle est, et l'aimer, l'aimer éperdument.




UNE BONNE INTENTION  -  Solène BAKOWSKI
Amazon  -  06/2017


  

dimanche 9 juillet 2017

LA MENACE - S.K.TREMAYNE

Quand Rachel épouse David Kerthen, un bel et brillant avocat, elle n'en croit pas sa chance. Loin de Londres et des années de vache maigre, elle découvre les joies de la vie de famille auprès de l'affectueux petit garçon de son mari, Jamie. Au coeur des Cornouailles, dans un manoir surplombant les déchirures de la côte et l'Océan impétueux, elle joue déjà à la châtelaine. Mais le conte de fées se ternit vite : le souvenir de Nina, la première épouse de David, disparue deux ans auparavant, hante encore les couloirs de cette demeure séculaire. Et peu à peu son petit Jamie adopte vis-à-vis de Rachel un comportement inquiétant, prophétisant l'avenir et niant certaines réalités.Qu'est-il arrivé à Nina ? Que cache le sourire du séduisant avocat ? Et Rachel, que vient-elle faire dans cette histoire ? Tandis que la suspicion commence à ronger le jeune couple, Jamie prédit à Rachel qu'elle mourra à Noël...



La menace, le second livre de S.K.Tremayne, est un excellent thriller psychologique, un huis-clos qui baigne dans une ambiance, une atmosphère à vous donner la chair de poule.

Il y a d’une part l’omniprésence de Nina, pourtant décédée à la suite d’une chute dans un puits de mine. Les murs de la demeure sont encore imprégnés de sa présence à tel point que Jamie et Rachel ne cessent de l’apercevoir. Nina vivante ? Fantôme de Nina ? Esprits dérangés ?
Son omniprésence est palpable telle une ombre qui se penche sur nous, prête à révéler la vérité sur son décès.

Il y a d’autre part, cette prédiction que Jamie fait à Rachel, qu’elle mourra à Noël. Les entêtes de chapitres constituent un décompte des jours restant à vivre pour Rachel, telle une épée de Damoclès qui, on le sait, va s’abattre sur l’héroïne, ne faisant qu’augmenter notre angoisse.

L’endroit où se déroule l’histoire n’est pas non plus étranger à cette ambiance inquiétante. Carnhallow est une demeure menaçante, témoin des fastes de l’époque, de la richesse de certaines familles propriétaires des gisements d’étain et de cuivre en Cornouailles, et de l’exploitation d’une main d’oeuvre qui devait travailler dans des conditions épouvantables.
L’auteur décrit d’ailleurs très bien la vie de ces mineurs, leur qualité de travail très pénible dans les fonderies, dans les galeries qui s’étendent sous la mer.
On imagine très bien l’environnement, les paysages. On se croit en train d’arpenter les plaines sauvages de Penwith, on distingue au loin la silhouette noire de la mine de Morvellan, on sent les bourrasques de vent souffler lors des promenades sur les falaises, on entend les vagues s’échouer sur les rochers et on sent l’air iodé de la mer froide.

Ce roman est plein d’incertitudes et de mystères. Comme Rachel, on se retrouve dans un flou total, entre incompréhension et isolement face au mutisme de tous les membres de cette famille.

L’auteur multiplie les fausses pistes et parsème les révélations. Il nous surprend, nous fait sursauter et nous choque au moment où on s’y attend le moins.


S. K. Tremayne est un des pseudonymes de l'écrivain et journaliste Sean Thomas, qui utilise également celui de Tom Knox pour certains de ses ouvrages.

Né en 1963 dans le Devon en Angleterre, il a étudié la philosophie à Londres. Il se tourne ensuite vers le journalisme, et rédige des articles pour le Times, le Daily Mail, le Sunday Times, et le Guardian. 
Comme son père, l'auteur D. M. Thomas, il se passionne également pour la littérature, et publie plusieurs romans, se spécialisant pour les thrillers (souvent imprégnés des thèmes de l'archéologie ou de la religion).

Il commence par publier plusieurs romans sous son véritable nom, avant d'adopter à partir de 2009 le pseudonyme Tom Knox, puis en 2015 celui de S. K. Tremayne pour son roman "Le doute" ("The ice twins" en anglais).

Il vit actuellement à Camden, à Londres. 


LA MENACE  -  S.K.TREMAYNE
LES PRESSES DE LA CITE -  03/2017

mardi 4 juillet 2017

LIVIA LONE - Barry EISLER

Barry Eisler est un auteur américain de thrillers, plutôt méconnu chez nous, mais qui semble avoir pas mal de succès outre-Atlantique. Il est l’auteur de séries dont la principale a comme personnage récurrent John Rain, un anti-héros, mi-japonais, mi-américain, ancien soldat devenu tueur à gages.

Cette autre série, imaginée plus récemment par l’auteur, a pour personnage principal une enquêtrice spécialisée dans les crimes sexuels au sein de la police de Seattle. Son nom, Livia Lone, est aussi le titre du livre, édité en France par AmazonCrossing.
Ce premier opus a pour but de nous faire connaître Livia, enfant d’origine thaïlandaise qui va devenir enquêtrice et tueuse pour se substituer à la justice quand elle estime que celle-ci ne remplit pas correctement son rôle.

Labee – son nom thaïlandais - vit au sein d’une famille assez pauvre de cultivateurs. Elle est courageuse, résistante, indépendante, capable de manier les outils et les armes pour la chasse. Elle est fort attachée à Nason, sa petite sœur, qu’elle protège en l’absence des parents.
Un jour, elle et Nason, sont enlevées par un groupe de trafiquants, vendues par leurs propres parents. Dès lors elle n’a de cesse de protéger sa sœur et la garder en sécurité, face à ses ravisseurs, même à ses risques et périls. Malheureusement, un jour, elle ne peut contrôler sa rage devant ceux-ci qui, pour la punir, font disparaître Nason.
Au terme d’un voyage éprouvant et effroyable, Labee se retrouve sauvée dans la petite ville de Llewellyn, en Idaho. Elle ne sait pas trop à quoi s’attendre même si elle a la chance d’être recueillie par une famille aisée et d’avoir une nouvelle vie. Sa seule obsession est de savoir ce qu’est devenue sa sœur et pouvoir la retrouver. Rebaptisée Livia Lone par sa famille adoptive, elle s’aperçoit qu’elle n’est pas au bout de ses peines, et comprend qu’elle devra faire preuve de combativité, ruse et intelligence, pour pouvoir enfin assouvir son désir de vengeance.
Peu importe les risques encourus et ce qu’il lui en coûte. Livia se force à revivre ces jours de torture afin d’obtenir les réponses qu’elle cherche, traquer les responsables de son enlèvement. Mais c’est dans une conspiration massive qu’elle met les pieds.

Livia Lone est un livre sombre et troublant, que la personnalité et la bravoure de son personnage principal et la capacité de narration de l’auteur rendent impossible à lâcher.
Livia est un personnage féminin que l’on pourrait comparer à Lisbeth Salander dans la trilogie Millénium de Stieg Larsson. Elle est crue, passionnée, courageuse, et a un coeur aussi formidable que sa dureté physique et mentale. Son investissement dans le travail a non seulement comme but de retrouver sa sœur, mais aussi de secourir et venger d’autres victimes.

La lecture est dynamique et haletante, facilitée par un découpage en chapitres courts et une alternance entre périodes ¨Avant" et "Maintenant". Les unes concernent le rapt des deux sœurs qui deviennent rapidement victimes d’agressions sexuelles. Ces sections sont parfois difficiles à lire, mais jamais gratuites, et remplies d’émotions. Les autres abordent les tentatives de Livia pour retrouver Nason, le façonnement de son personnage et sa lutte acharnée contre les délinquants sexuels. Elles s’apparentent plus à un thriller.

Un livre rempli d’émotions et de froideur qui nous plonge dans l’horreur de la traite des êtres humains.


NetGalley et AmazonCrossing m’ont permis de lire ce livre en avant-première en échange d’une critique impartiale. Je les en remercie.

Livia était trop épuisée pour répondre. Mais au milieu de l’horreur et de la révulsion, elle sentit naître en elle un espoir minuscule. Elle avait protégé Nason. Elle était capable de recommencer, s’il le fallait. Elle était prête à tout pour protéger Nason.Elle ignorait encore qu’au bout du compte, même cela ne suffirait pas.

- Allez, juste un petit bisou. Est-ce que c’est vraiment trop demander, après tout ce que j’ai fait pour toi ce soir ?- Arrête, répéta-t-elle avec la même voix de crécelle. Je n’ai pas envie.- Tu m’étonnes que t’as pas envie, murmura-t-il et c’était absolument parfait qu’elle ait peur et qu’elle lui résiste, c’était tout ce qu’il aimait depuis toujours, tout ce qu’il avait espéré et il allait se la faire ici et maintenant, dans le parc, sur l’herbe fraîche, il allait l’obliger à prendre tout ce qu’il avait à lui donner et elle ne dirait jamais rien à personne et elle ne l’oublierait jamais non plus.




Barry Eisler est né en 1963 aux Etats-Unis.
Dès son plus jeune âge, il est fasciné par Harry Houdini et par le fait qu’une personne puisse acquérir des connaissances que les gens ne sont pas supposés avoir, savoirs qui pourraient rendre une personne dangereuse.
Cette fascination l'a amené à étudier tout au long de sa vie les arts martiaux comme la boxe et la lutte occidentale, le judo et le karaté japonais et le jiu-jitsu brésilien. 
Par ailleurs, il a travaillé pendant trois ans pour le Directorat d’opérations de la CIA.
Aujourd'hui Eisler vit et travaille dans la Baie de San Francisco et se rend fréquemment au Japon et autres régions d'Asie. Ses livres dont le héros est John Rain ont été inclus dans plusieurs listes des meilleurs romans dont celles d'Amazon.com, News Press, Publishers Weekly, San Francisco Chronicle et San Jose Mercury News.

LIVIA LONE  -  Barry EISLER
AmazonCrossing  -  04/07/2017