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jeudi 30 mai 2019

LA MER QUI PREND L'HOMME - Christian BLANCHARD



Quatrième de couverture :

Entre la guerre d'Afghanistan et l'atlantique nord, un page-turner qui vous plonge dans la tempête des âmes et une mer rouge sang.
Au large des côtes du Finistère, un chalutier à la dérive est localisé. Lors de l'opération de sauvetage, une femme est retrouvée dans une remise, prostrée, terrorisée et amnésique. Le reste de l'équipage a disparu.
Parmi eux se trouvaient trois anciens militaires français. Xavier Kerlic, Franck Lecostumer et Paul Brive avaient embarqué sur le Doux Frimaire à Concarneau, encadrés par le lieutenant Emily Garcia, des services sociaux de la Défense. Celle-ci devait expérimenter avec eux une méthode de lutte contre le stress post-traumatique en les insérant dans un groupe d'hommes soudés par de rudes conditions de travail – les marins du Doux Frimaire.
" Je ne le sens pas, ce coup. Qu'est-ce qu'on vient faire dans cette galère ? " avait lancé Franck en montant à bord, avant que le chalutier ne lève l'ancre en direction de la mer d'Irlande et ne disparaisse des radars…

Qu’en penser ?

Après mon coup de coeur pour Iboga, je décide de rester dans l’univers de Christian Blanchard, avec son second livre paru chez Belfond, La mer qui prend l’homme.
Il est à noter que ce livre est paru initialement en 2014 aux éditions du Palémon, sous le titre Pulsions salines, et a été finaliste dans le cadre du prix du polar francophone de Cognac 2015.

A nouveau, l’auteur nous emmène faire une plongée saisissante dans l’âme humaine, en traitant un sujet fort : le SPT (Stress Post Traumatique). Toute personne vivant une situation de stress importante (accident , attentat, guerre, …) peut développer un SPT.
Le cerveau atteint par des traumatismes psychiques va reproduire à l’identique des stimulis perçus lors de l’agression. Ces souvenirs constituent des flash-back qui provoquent des cris, des gestes de combat, un réveil en sueur, …

C’est très sombre, ça secoue, et ça, on le comprend dès le départ, dès le moment où on assiste à une opération hélitreuillée en vue du sauvetage d’un chalutier à la dérive, le Doux Frimaire, et à la découverte d’une femme complètement prostrée et terrorisée, de l’absence totale de tout autre membre d’équipage, et d’un véritable capharnaüm à bord : instruments de navigation détruits, commandes des moteurs fracassées, du sang partout …

En commençant pour ainsi dire par le final, Christian Blanchard tient le lecteur en haleine, car on imagine bien qu’on se dirige tout droit vers quelque chose de très moche.
S’ensuit alors un retour dans le passé, où l’on fait connaissance avec les principaux protagonistes : un sergent, un lieutenant, un infirmier et un aumônier, ayant tous participé au conflit afghan, des êtres devenus psychologiquement instables à cause des situations de stress qu’ils ont vécues.

Sous prétexte de réhabilitation, le lieutenant Emily Garcia les rassemble sur un chalutier, parmi un équipage aguerri à la pêche en haute mer. L’objectif est de leur en faire baver, leur faire mal, leur faire vivre les difficultés du métier de marin pêcheur. Ils doivent s’apercevoir que leur problème de stress devient alors secondaire.

L’auteur nous emmène tantôt dans ce conflit afghan, tantôt sur le chalutier, ballottés sur une mer déchaînée, où l’on ressent une violence qui ne demande qu’une étincelle pour exploser.

Seul petit bémol me concernant : les passages parfois sans transition d’un personnage à l’autre, ou d’un endroit à un autre, qui m’ont parfois déstabilisé.
Cela ne m’a pas empêché d’être emporté dans cet univers, embarqué à bord du chalutier, ou projeté durant la guerre en Afghanistan.

La mer qui prend l’homme est un roman qui nous plonge dans la noirceur la plus totale. C’est prenant, intense, angoissant et surtout cruellement et tristement crédible.
L’intrigue vous ronge comme nos héros, la folie l’emporte et le suspense est insoutenable jusqu’au bout.


Après des études de sociologie, Christian Blanchard, d'origine bretonne, a passé vingt-cinq ans au sein d'une institution publique. Il se consacre aujourd'hui à l'écriture.


LA MER QUI PREND L'HOMME  -  Christian BLANCHARD

Editions BELFOND  -  18/10/2018

dimanche 26 mai 2019

IBOGA - Christian BLANCHARD



Présentation de l’éditeur :

28 octobre 1980. Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la « Louisette ».
Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d’honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir…
 
Deux ans auparavant, Jefferson avait rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga était alors entré en lui. Iboga l’avait rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.
 
Une fois, Max m’a dit quelque chose que j’ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu’il y aura des incohérences, des trucs qui n’iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
J’ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J’ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée.
 
Ce livre raconte la vérité… La vérité selon Jefferson Petitbois… Un homme trop jeune pour mourir.

Que penser ?


Après avoir été maintes fois interpellé par l’enthousiasme de certains blogueurs, je me suis finalement laissé tenter par la lecture du livre de Christian Blanchard, Iboga.
Je ne m’étais pas attendu à être à ce point séduit. L’auteur nous raconte l’histoire d’un homme, le dernier ayant bénéficié de la grâce présidentielle avant l’abolition de la peine capitale. Bonheur ou malheur !? On est en droit de s’interroger lorsqu’on sait qu’il va passer sa vie derrière des barreaux. Lorsqu’on est emprisonné à 17 ans, la vie est encore très longue.

Un récit qui, dès les premières pages, va se révéler très prenant. L’auteur démontre tout son art dans le fait qu’il ait réussi à me faire ressentir une profonde empathie pour un homme qui a commis des actes horribles. Attention, ces actes ne sont pas dévoilés d’emblée et c’est, je pense, ce qui a fait que j’ai pu autant m’attacher à Jeff. Parce que je ne connaissais pas encore ses méfaits. Parce qu’on apprend à connaître l’être humain qu’il est à l’instant présent avant de savoir qui il a été. C’est très bien pensé de la part de l’auteur.

Comme le dit si bien Karine Giebel, c’est une véritable "plongée dans l’âme humaine".
Jeff, on va le voir évoluer, on va être avec lui dans sa tête. Lorsqu’il espère, lorsqu’il a de la peine, lorsque ses souvenirs refont surface. C’est avec l’arrivée de la psychologue que le travail sur lui-même, sur son passé, va commencer. Comme une sorte de journal intime, il remplira des cahiers qui lui serviront d’exutoire. Des pages qu’il va noircir avec des mots et des dessins : ses souvenirs.

Ce récit m’a perturbé dans le sens où je ne pensais pouvoir ressentir de tels sentiments pour un homme comme Jeff. Bien que je réprouve les actes commis, je ne peux me défaire de l’idée qu’il a de grosses circonstances atténuantes. Un homme qui aura subi toute sa vie, qui aura toujours été sous la houlette d’une autre personne.

Outre ses actes et son passé, on va aussi vivre avec lui son quotidien en tant que détenu. La haine de certains gardiens à travers des violences physiques mais surtout psychologiques. L’amitié aussi avec Jean, un gardien très droit et d’une bonté extraordinaire qui sera pour lui, jusqu’au bout, d’un énorme soutien. Et puis, l’arrivée de cette petite souris qui m’a fait penser à "La ligne verte".

Jusqu’au bout j’ai été tenu en haleine. On ne sait pas où l’auteur va nous mener. Jusqu’à cette fin particulièrement émouvante. Elle signifie énormément et conclut d’une très belle (même si étrange d’utiliser un tel mot dans de telles circonstances) manière l’histoire.

Tout est parfaitement maîtrisé, les faits amenés avec doigté et la psychologie profonde.



IBOGA  -  Christian BLANCHARD

BELFOND  -  25/01/2018

Format poche : POINTS  -  04/04/2019

vendredi 24 mai 2019

D'UNE MORT LENTE - Emelie SCHEPP



Quatrième de couverture :

Mis en scène dans leur propre appartement, des corps comme des poupées incomplètes, mutilés avec une précision chirurgicale. 
Justement, c’est peut-être la chirurgie qui relie les victimes entre elles. Et, plus précisément, une erreur médicale commise dans le secret d’une salle d’opération, étouffée par les années. 
Des nuits blanches attendent la police de Norrköping et la procureure Jana Berzelius. 
Mais cette dernière a d’autres cauchemars que le tueur au scalpel. 
Un homme qui la connaît depuis l’enfance. Un homme qui pourrait révéler à tous que Jana a été élevée et entraînée pour tuer. Cet homme est sa véritable menace. Et il vient juste de s’échapper. 


Mon avis :

Après Marquée à vie et Sommeil blanc, D’une mort lente est le troisième tome des aventures de la procureure Jana Berzelius, de l’auteure suédoise Emelie Schepp.
Dès le premier tome, je me suis laissé emporté par le style de l’auteure, par la personnalité, le caractère, la détermination de l’héroïne, procureure à Norrköping en Suède. Aussi est-ce avec plaisir que je me replonge dans ce troisième opus.

Cette fois, la section criminelle enquête sur des meurtres particulièrement sanglants qui hantent la ville. Parallèlement à cela, comme dans les précédents livres, Jana Berzelius doit affronter les fantômes de son passé et tenter le tout pour le tout afin que ses terribles secrets ne soient pas dévoilés à la face du monde.

Bien que les livres de cette série puissent être lus indépendamment les uns des autres, je vous conseille vraiment de suivre l’ordre chronologique, afin d’avoir une continuité dans ce fil rouge constitué du passé de Jana Berzelius. Au fil des livres, l’auteure a fait évoluer son personnage principal. On en découvre plus sur son enfance, sur tout ce qui est à l’origine de ses forces et de ses faiblesses.

Les autres protagonistes, membres de la section criminelle, évoluent aussi dans leur quotidien professionnel et leur histoire personnelle. Cela peut toutefois sembler déroutant et amener une certaine lenteur au rythme du livre. Mais rassurez-vous car dès que vous aurez cerné les personnages et vous serez habitué à l’écriture, vous finirez complètement absorbé par l’histoire. Comme tout bon thriller et polar venant du nord, Emelie Schepp a su distiller une atmosphère froide et très particulière à son histoire. L’auteure a aussi le don de faire monter le suspense crescendo et de faire de ses livres de véritables pages-turners.





Née en Suède, à Motala, Emelie Schepp appartient à la nouvelle génération d’écrivains nordiques, celle qui a succédé à des auteurs mondialement connus, comme Stieg Larsson. Après avoir remporté un prix d’Art dramatique et travaillé dans la publicité, Schepp fait des débuts très remarqués avec Marquée à vie, le premier volume de sa série « Jana Berzelius ». Déjà vendue dans 27 pays à ce jour, cette trilogie a conquis 200 000 lecteurs rien qu’en Suède.

D'UNE MORT LENTE  -  Emelie SCHEPP

HARPER COLLINS Noir  -  06 mars 2019

dimanche 5 mai 2019

LES PASSEURS DE LIVRES DE DARAYA - Delphine MINOUI


Présentation de l’éditeur :

De 2012 à 2016, la banlieue rebelle de Daraya a subi un siège implacable imposé par Damas. Quatre années de descente aux enfers, rythmées par les bombardements au baril d'explosifs, les attaques au gaz chimique, la soumission par la faim. Face à la violence du régime de Bachar al-Assad, une quarantaine de jeunes révolutionnaires syriens a fait le pari insolite d'exhumer des milliers d'ouvrages ensevelis sous les ruines pour les rassembler dans une bibliothèque clandestine, calfeutrée dans un sous-sol de la ville.

Leur résistance par les livres est une allégorie : celle du refus absolu de toute forme de domination politique ou religieuse. Elle incarne cette troisième voix, entre Damas et Daech, née des manifestations pacifiques du début du soulèvement anti-Assad de 2011, que la guerre menace aujourd'hui d'étouffer. Ce récit, fruit d'une correspondance menée par Skype entre une journaliste française et ces activistes insoumis, est un hymne à la liberté individuelle, à la tolérance et au pouvoir de la littérature.


Qu'en penser ?


Tout part d’une photo sur laquelle Delphine Minoui tombe alors qu’elle visite la page Facebook de « Humans of Syria ». Des jeunes, devant une bibliothèque, plongés dans des livres, éclairés par une lumière artificielle. La légende est claire et pourtant impensable : cette bibliothèque est située à Daraya, une ville assiégée de la banlieue de Damas. Impossible pour quiconque d’y rentrer ou d’en sortir. Les quelques 12 000 survivants qui y sont encore vivent sous les bombes, et pourtant, incroyable mais vrai, une bibliothèque s’y trouve.

En secret, ces jeunes rebelles vont fouiller les décombres pour sauver des milliers d’ouvrages. Chacun d’entre eux est une faille dans le conflit qui fait rage, un accès au savoir. Leur projet est fou : ouvrir une bibliothèque publique à Daraya. On peut penser qu’il est dérisoire de vouloir cacher des livres et les mettre en sécurité alors que la mort est partout et que survivre relève déjà de l’exploit. Et pourtant, ces livres sont un symbole de liberté, de connaissance, et bien plus encore … Ils permettent de continuer à se battre, pour que le patrimoine syrien subsiste, pour que chacun puisse apprendre le monde qui l’entoure, s’élever loin de cette barbarie.

Comment réussir à imaginer ce qu’est la guerre quand on ne la vit pas ? C’est l’injustice terrible de ce monde. Grâce aux réseaux sociaux, Delphine Minoui a réussi à pénétrer les murs fermés de Daraya, à échanger avec certains de ses habitants. Grâce à tout cela, elle a pu nous transmettre leur quotidien, leurs combats, leurs rêves et les réalités de la guerre qu’ils vivent à chaque seconde. Je lis très rarement des documentaires, mais celui-ci m’a bouleversé. On sait tous que la culture, la littérature, le savoir sont précieux, et pourtant, quelle plus belle preuve de son caractère indispensable à la survie humaine et à notre propre humanité que de lire cette extraordinaire histoire ?

Ces jeunes ont une telle envie de vivre, de combattre l’obscurantisme et la guerre qu’on leur impose, que leur rage de survivre dépasse les frontières. Delphine Minoui nous permet d’être au plus près de ces populations privées de tout et surtout de liberté. Ils survivent sans eau, sans nourriture, avec les bombes qui leur tombent sur la tête chaque jour, chaque minute. Des centaines d’enfants sont nés sous ces décombres, dans un état de malnutrition extrême, sans jamais voir la lumière de jour. Ce récit est tout simplement terrifiant, et pourtant indispensable.


L’auteure :
Delphine Minoui est grande reporter au Figaro, spécialiste du Moyen-Orient. Prix Albert Londres 2006 pour ses reportages en Iran et en Irak, elle sillonne le monde arabo-musulman depuis 20 ans. Après Téhéran, Beyrouth et Le Caire, elle vit aujourd'hui à Istanbul, où elle continue à suivre de près l'actualité syrienne. Elle est également l'auteur des Pintades à Téhéran (Jacob-Duvernet), de Moi, Nojoud, dix ans, divorcée (Michel Lafon), de Tripoliwood (Grasset) et de Je vous écris de Téhéran (Seuil).



 LES PASSEURS DE LIVRES DE DARAYA  -  Delphine MINOUI

SEUIL  -  19/09/2017
Format Poche  :  POINTS  -  04/10/2018



vendredi 3 mai 2019

L'EMPREINTE - Alexandria MARZANO-LESNEVICH



Présentation de l’éditeur :

Étudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable. 

Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d'éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l'on imagine. Aussi troublant que déchirant. 

Qu’en penser ?

Parmi les choses insoutenables que l’on refuse particulièrement de s’imposer dans un roman, il y a l’assassinat d’un enfant. C’est pourtant non seulement le point de départ, l’élément central, mais aussi la tentative d’achèvement de ce roman.
L’empreinte est un roman complexe, très particulier, inclassable. Un récit d’une humanité profonde, à la fois roman noir, enquête journalistique criminelle et autobiographie. Un titre qui sonne tellement juste, comme l’empreinte profonde qu’il laisse sur le lecteur, l’empreinte des blessures du passé sur nos vies.

En juin 2003, Alexandria Marzano-Lesnevich a 25 ans. Elle est étudiante en droit à Harvard et commence un stage dans un cabinet de défense de la peine de mort à La Nouvelle Orléans. Elle se retrouve face à une affaire qui va changer le cours de sa vie, celle du meurtre du petit Jeremy, 6 ans assassiné en Louisiane en 1992, par Rick Langley. Ce dernier est un prédateur sexuel récidiviste qui échappe à la chaise électrique.

Bien qu’étant opposée à la peine de mort, Marzano s’étonne de sa réaction viscérale. Au fond de ses tripes, elle souhaite la mort de Langley. La descente dans la psyché et les mécanismes du tueur d’enfants éveillent, chez elle, l’écho de sa propre histoire. Celle d’avoir été abusée sexuellement par son grand-père lorsqu’elle était enfant. Ce sont alors les fils narratifs qui s’entremêlent, deux investigations sur dix ans de réflexion. L’un, documentaire, l’autre, autobiographique. L’auteure entraîne le lecteur dans sa réflexion sur des sujets dérangeants. La culpabilité, l’inceste, la peine de mort, la vengeance, le pardon, la résilience, le poids du silence et ses conséquences, les blessures qui se transmettent de générations en générations, la complexité de l’amour, le sentiment d’appartenance, la trahison.

Un roman bouleversant, dérangeant, que l’on referme la gorge nouée.

"J’ai toujours cru que c’étaient les mots de Lorilei* qui avaient incité le jury à épargner la vie de Ricky. Mais la vérité est plus complexe : elle ne lui pardonne pas, mais elle ne veut pas sa mort."
(* Lorilei = mère du petit Jeremy)

"Tous les documents que j’ai consultés m’ont permis d’imaginer Ricky, d’imaginer sa famille, de commencer à éprouver une certaine empathie à son égard. Je ne peux pas ne pas savoir – je ne peux pas ne pas affronter – ce qu’il a fait."

"Je commence à comprendre que je ne crois pas au fond que le fait que je sois contre la peine de mort – ou celui que d’autres soient pour – puisse se ramener à la raison. Il s’agit toujours de la même conviction simple, fondamentale : celle que chaque individu est une personne, quoi qu’il ait pu faire, et que prendre une vie humaine est mal."




Alexandria Marzano-Lesnevich est la fille de deux avocats. À l’instar de ses parents, elle a fait des études de droit avant de s'en détourner pour des raisons qui nourrissent son oeuvre.
Alexandria Marzano-Lesnevich est l’autrice de L’Empreinte, salué par la critique, notamment par The Guardian. Amazon a désigné L’Empreinte comme un des meilleurs livres de 2017.
Ce premier récit littéraire lui vaut de remporter le prix du livre étranger JDD / France Inter 2019, le Chautauqua Prize ainsi que le Lambda Literary Award for Lesbian Memoir en 2018. Elle a également reçu un Rona Jaffe Award en 2010 (un prix qui récompense chaque année des autrices débutantes) ainsi que plusieurs bourses et résidences d'artistes. 
Passionnée par l’écriture et le journalisme, elle a contribué à des journaux prestigieux tels que The New York Times ou Oxford American. Alexandria Marzano-Lesnevich a collaboré avec d’autres autrices pour proposer une anthologie intitulée Waveform: Twenty-First-Century Essays by Women célébrant le rôle des femmes essayistes dans la littérature contemporaine.
Alexandria Marzano-Lesnevich vit à Portland dans le Maine et enseigne la littérature.




L'EMPREINTE  -  Alexandria MARZANO-LESNEVICH

SONATINE  -  10/01/2019