Quatrième de
couverture :
Un
seconde de trop et vous perdez tout. Un, deux, trois... Lisa Dale
ferme les yeux et compte jusqu'à cent lors d'une partie de
cache-cache avec sa fille. Lorsqu'elle les rouvre, Ella, quatre ans,
a disparu. Sans laisser la moindre trace. La police, les médias et
la famille de Lisa font corps pour retrouver la fillette. Mais si
leur instinct les éloignait d'Ella ? Et si le ravisseur était connu
d'eux tous ? Suspense psychologique addictif, Une seconde de trop
explore la culpabilité d'une mère et le cauchemar de tout parent :
la disparition d'un enfant. Numéro un des ventes dès sa parution,
et acclamé par la presse, ce roman vous glacera le sang. Une lecture
puissante dont vous ne sortirez pas indemne.
Mon
avis :
Une
fois n’est pas coutume, je dois bien reconnaître que ce thriller
psychologique ne m’a pas vraiment convaincu. Pourtant j’admets
qu’il y a du suspense et que je l’ai lu facilement et rapidement,
désireux d’en connaître l’épilogue. Serait-ce alors dû à la
monotonie que j’ai ressentie à certains moments, au manque de
rebondissements de l’intrigue ?
L’histoire
commence plutôt bien. On fait la connaissance de Lisa, mère d’une
quarantaine d’années, dont on imagine facilement la vie
trépidante, partagée entre son boulot et la cellule familiale,
attentionnée et attentive aux désirs et besoins de ses enfants,
tout en ayant le portable à l’oreille pour répondre à un client.
Prévenu par le résumé, je sens néanmoins le drame qui se pointe
et l’addiction au livre qui prend forme. D’un instant à l’autre
apparaissent l’inquiétude, la peur, le déni et la tension
ressentis par la mère qui se culpabilise d’avoir perdu son enfant,
sentiments ensuite partagés par les autres membres de la famille
avec qui on partage ces journées stressantes.
Une
seconde de trop constitue néanmoins une réflexion intéressante
sur l’amour maternel, la perte d’un enfant, les liens entre une
mère et son enfant.
Avant
même votre cerveau, c’est votre corps qui se rend compte que vous
avez perdu votre enfant. Le cordon ombilical invisible qui vous lie
tous les deux se rompt. A l’intérieur de vous, tout s’amollit et
se relâche. Et ce n’est qu’à cet instant que votre cerveau
enregistre ce qui se passe. Il passe à l’action d’un coup,
tâchant de convaincre votre corps qu’il se trompe. Vous faites
bien sûr ce qu’il vous commande. Vous vous précipitez à
l’aveuglette dans toutes les directions et vous tirez, tirez, tirez
encore sur le bout de cordon qui reste en vous. Avec l’espoir qu’en
y mettant suffisamment d’énergie, à force de crier, de hurler et
de donner des coups de pied, vous pourriez peut-être, qui sait,
encore y trouver votre enfant, si seulement vous parveniez à
atteindre l’autre bout.
Mais
l’auteur examine aussi le côté le plus dur de la société,
comment les gens sont perçus par ceux qui n’ont qu’une idée des
faits. Muriel, la seconde narratrice, dont le témoignage alterne
avec celui de Lisa, représente bien ces personnes qui feraient bien
de balayer devant leur porte. Muriel est une femme dominatrice, qui
veut tout régenter tout le temps. En témoignent les extraits du
journal intime de Matthieu, le fils de Muriel, qui nous parle de ses
rapports conflictuels avec sa mère autoritaire et de ses états
d’âme qui en découlent.
On
prend conscience aussi du rôle de la presse et des réseaux sociaux
qui influencent si facilement le jugement de la société. Les
antécédents familiaux de Lisa sont scrutés, son frère est
considéré comme suspect à cause de son esprit rebelle et
d’agissements antérieurs, son père instable, …
Je
ne peux en dire trop au risque de dévoiler une partie de l’intrigue.
Mais malgré mon aventure livresque plutôt moyenne, je tiens malgré
tout à dire que ce thriller psychologique tient la route jusqu’au
bout, suscitant chez le lecteur une compassion vis-à-vis des parents
qui ont perdu leur enfant, l’envie de voir aboutir l’enquête
policière, et la crainte que le ravisseur fasse du mal à l’enfant.
Un bon moment de lecture au bout du compte !
Linda Green est journaliste et a collaboré à The Guardian et The Independent. Elle vit aujourd'hui dans les West Yorkshire avec son mari et son fils de onze ans.
UNE SECONDE DE TROP - Linda GREEN
PRÉLUDES Editions - 23/05/2018