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mardi 28 mars 2017

TE LAISSER PARTIR - Clare MACKINTOSH

L’histoire ? Un accident de la route, dramatique, lors duquel un enfant est tué. Le chauffard a pris la fuite. Tout paraît simple en apparence, mais voilà, la réalité est parfois (très) trompeuse… 

Cela commence par un fait divers, certes tragique, mais qui arrive encore trop fréquemment de nos jours. Jacob, huit ans, rentre de l’école accompagné de sa maman. Devant chez lui, il se précipite pour traverser la route, mais se fait renverser par une voiture, et meurt sur le coup.
Après cet accident tragique, Jenna, le personnage principal, désespérée, veut à tout prix échapper à son passé, et trouve le chemin d’une petite communauté galloise où elle tente de ramasser les morceaux et recommencer à vivre.

Clare Mackintosh plante le décor de ce qui va s’avérer être un thriller addictif, un page-turner particulièrement réussi car la réalité est parfois très trompeuse.
Dès les premières pages, elle bouleverse le lecteur par cette description juste et remplie d’émotion de cette terrible scène de l’accident.

L’auteure semble prendre ensuite un malin plaisir à berner le lecteur par de multiples retournements de situations. Sans rien voir venir, on prend subitement une belle claque ! Mais n’est-ce pas finalement ce qu’on recherche dans un thriller ?


C'était si difficile, ce juste milieu entre le coût d'une enquête et le coût d'une vie-une vie d'enfant. Comment pouvait-on mettre un prix là-dessus?


Je pense à mon fils, à son corps atrocement léger enveloppé dans la couverture de l'hôpital, à cette douleur dans mes entrailles qui ne m'a jamais quittée. Il devrait y avoir un mot pour une mère sans enfant, pour une femme privée du bébé qui l'aurait comblée. 



Clare Mackintosh est diplômée en management et en français à l'université Royal Holloway.

Dans le cadre de ses études, elle a travaillé pendant une année en tant que secrétaire bilingue à Paris.

Après avoir obtenu son diplôme, elle a passé douze ans dans les forces de police, qu’elle a quitté en 2011 pour devenir journaliste indépendante et consultante en médias sociaux avant de se consacrer à l’écriture.

son site : http://claremackintosh.com 

TE LAISSER PARTIR - Clare MACINTOSH
Marabout Thriller - 01/2016
Livre de poche - 03/2017

mardi 14 mars 2017

LA FILLE D'AVANT - JP DELANEY

Après un drame éprouvant, Jane cherche à tourner la page. Lorsqu’elle découvre le One Folgate Street, elle est conquise par cette maison ultra moderne, chef d’oeuvre de l’architecture minimaliste, parfaite. Mais pour y vivre, il faut se plier aux règles draconiennes imposées par son architecte, Edward Monkford, aussi mystérieux que séduisant. Parmi celles-ci : répondre régulièrement à des questionnaires déconcertants et intrusifs. Peu à peu, Jane acquiert une inquiétante certitude : la maison est pensée pour transformer celui qui y vit. Or elle apprend bientôt qu’Emma, la locataire qui l’a précédée et qui lui ressemble étrangement, y a trouvé une fin tragique.
Alors qu’elle tente de démêler le vrai du faux, Jane s’engage sur la même pente, fait les mêmes choix, croise les mêmes personnes… et vit dans la même terreur que la fille d’avant.

Tenté par quelques phrases accrocheuses du genre TRADUIT DANS 37 PAYS ET BIENTÔT PORTÉ SUR GRAND ÉCRAN ou encore UN DES MEILLEURS THRILLERS QUE VOUS LIREZ EN 2017 !, je me suis donc lancé dans la lecture de La fille d’avant de JP Delaney.

L’histoire se déroule à travers les yeux de deux femmes – Emma, la locataire précédente, et Jane, la locataire actuelle. Les chapitres sont courts assurant du rythme au récit, et alternent les deux périodes, les deux narratrices. L’intérêt est de suivre en parallèle leurs histoires, de voir à quel point elles se répètent, mais au risque de créer de la confusion dans la lecture. Plus d’une fois j’ai dû revenir en début de chapitre pour me resituer dans le temps et me recentrer sur le personnage concerné.

J’ai aussi été dérangé par le manque de crédibilité du concept initial. Imaginez-vous pouvoir trouver en location un appartement de style minimaliste, avec un grand espace, hyper-connecté et équipé d’une technologie de pointe, pour un loyer assez bon marché ?
De plus, l’attribution se fait sur base d’un questionnaire comportant 200 critères de sélection, avec obligation de respecter une multitude de règles établies par un propriétaire maniaco-perfectionniste – pas d’enfants, ni d’animaux domestiques, pas de rideaux ou de tapis, tout doit être rangé en permanence, que ce soit la vaisselle, les vêtements, pas de livres abandonnés sur une étagère, obligation de garder le même service de nettoyage, d’accepter les visites d’architecture, ...
Quelle personne raisonnable accepterait de vivre dans cette situation, avec un style de vie imposé, sans possibilité d’y ajouter sa note personnelle ?
Cette maison parfaite est sensée aider les gens à atteindre des niveaux de perfection qu’ils n’ont jamais imaginés.

L’histoire est aussi parsemée de quelques scènes de sexe dont j’ai un peu de mal à saisir leur intérêt dans celle-ci, si ce n’est nous faire comprendre à quel point le sexe peut créer une dépendance entre deux personnes ou faciliter l’emprise par un manipulateur, et ajouter de la longueur au récit.


Malgré quelques twists inattendus, la fin n’a pas atteint le niveau espéré. Décevant !



La plupart des gens consacrent toute leur énergie à essayer de changer les autres, alors que la seule personne que l'on peut vraiment changer, c'est soi-même.

 Ce qu'il y a d'étrange avec le chagrin, c'est cette façon qu'il a de vous sauter dessus au moment où vous vous y attendez le moins.



JP Delaney est le pseudonyme d’un écrivain qui a publié plusieurs romans à succès sous d’autres noms. La Fille d’avant est sa première incursion dans le thriller psychologique.


La fille d'avant  -  J.P.Delaney
Mazarine  -  03/2017

lundi 6 mars 2017

EQUATEUR - Antonin VARENNE

Si vous avez aimé Trois mille chevaux vapeur, vous allez adoré Equateur.
Le nouveau roman d’Antonin Varenne est dans la même lignée : un mélange de roman d’aventure, de western, arrosé d’alcool et de cauchemars, d’une once de psychologie et de romantisme, d’amitié virile et de paysages sauvages.
D’ailleurs, on y croise Arthur Bowman, en 1871, dans son ranch Fitzpatrick, soit quelques années après l’avoir quitté dans 3000… .
Mais rassurez-vous, les deux histoires sont bien distinctes et il n’est pas indispensable d’avoir lu la précédente pour suivre parfaitement celle-ci.
Le récit commence donc en 1871, au Nebraska, et le personnage principal est Pete Ferguson, ancien soldat, déserteur de l’armée, actuellement en fuite.

Pete est un révolté, un cowboy au grand coeur qui dégaine aussi vite que son ombre, surtout quand il s’agit de défendre l’opprimé face aux injustices, aux brimades, un courageux rempli de désespoir, un personnage terriblement humain, mais violent et colérique.
Pete décide de quitter le ranch, chassé par les rancoeurs et la haine qu’on lui voue, et de partir à l’aventure. Son but ultime est l’équateur, un endroit où les peierres ne tombent plus et où l’eau, libérée de la gravité, monte au ciel.
Tout au long de son périple il va rencontrer de multiples personnages : les chasseurs de bisons courant derrière les dernières bêtes de la prairie, les Comancheros balayés par l’avancée des pionniers de la conquête de l’ouest. Au Guatémala, il épouse le mouvement révolutionnaire, devient secrétaire d’un écrivain poète, et rencontre Maria, une indienne Xinca.

Pete s’écrit des lettres, celles qu’auraient pu lui envoyer ses proches, lui pardonnant ses actes et comprenant sa décision, une manière de se déculpabiliser, se prouver qu’il a fait le bon choix. Une manière pour l’auteur de nous faire comprendre aussi les raisons de son départ.


Une fois de plus Antonin Varenne nous fait vivre un périple jalonné de scènes fortes, nous fait prendre conscience que l’aventure d’un homme peut se transformer en conquête, et que toute conquête est liée à une extinction ou une extermination – les chasseurs de bisons, les Comancheros, les peuplades guatémaltèques, ...


Equateur, le roman d’une belle et grande aventure !

La vraie aventure, ça vous laisse pauvre, avec rien que des souvenirs et personne avec qui les partager. Le coureur, il finit seul, muet et aveugle. On est morts dans les montagnes sans que personne en sache rien, de froid ou éventrés par des grizzlis, on a épousé des Indiennes et pas un, à part quelques malins, a jamais économisé un dollar. On s'en foutait, c'était la vie qu'on voulait. Après ça, on est devenus les guides des pionniers et des compagnies. L'aventure était finie.


On a le droit à nos rêves tous autant qu'on est. Même si au bout d'un moment ils deviennent des regrets.



Après une maîtrise en  philosophie, Antonin Varenne parcourt le monde : Islande, Mexique… la Guyane et l'Alaska sont les deux derniers pays en date qu'il a découverts. Avec Fakirs (2009), il reçoit le Grand Prix Sang d'encre ainsi que le Prix Michel Lebrun, puis le  prix Quais du Polar /20 Minutes avec Le Mur, le Kabyle et  le Marin (2011). En 2014 est sorti Trois mille chevaux vapeurs chez Albin Michel, un grand roman d'aventures.


EQUATEUR  -  ANTONIN VARENNE
ALBIN MICHEL  -  03/2017