Au
début de ce dernier opus de la trilogie de Stephen King mettant en
vedette le détective policier retraité Bill Hodges, celui-ci
reçoit de bien mauvaises nouvelles de son docteur à propos de son
état de santé. Serait-ce donc cela la révérence du personnage
principal, imaginée par l’auteur et suggérée par le titre du
livre ?
Mais
Hodges, qui gère une petite agence privée appelée Finders
Keepers avec
sa partenaire, Holly Gibney, est préoccupé par d’autres nouvelles
qui s’avèrent aussi bien mauvaises. Brady Hartsfield, le meurtrier
de masse qu’il a traqué dans le premier volume de la trilogie, Mr
Mercedes,
semble avoir repris une certaine activité. Confiné
dans une chambre d’hôpital, son cerveau, à défaut de son corps,
est redevenu pleinement opérationnel. Dès lors, Hodges doit-il
enquêter sur Brady ou prendre le temps de se soigner, comme lui
conseille son médecin ? Enquêter ou se soigner ? Le temps
est compté ! Quel mal viendra à bout de Bill ? Cette
question qui se pose tout au long de l’histoire ne fait
qu’accroître la tension du roman.
Dans
Fin de Ronde,
King remet en scène les deux personnages principaux de Mr
Mercedes,
Bill Hodges et Brady Hartsfield, le tueur à la Mercedes qui a lancé
sa voiture dans une foule de personnes attendant
l’ouverture du salon de l’emploi, tuant huit personnes et
blessant plus du double. (Curieux comme cette technique a fait des
émules ces derniers temps ! King serait-il devenu un auteur de
référence dans
l’État Islamique?)
Bien
que se trouvant dès la fin du premier volet en état comateux et
végétatif, hospitalisé à la Clinique du Cerveau du Kiner
Memorial, Brady Hartsfield a sans cesse continué de préoccuper le
détective, y compris dans le second volet de la trilogie.
Le
premier signal
émane d’un ancien collègue de Bill, qui l’appelle sur le lieu
d’un suicide. Une mère a tué sa fille paraplégique, victime du
premier attentat de Brady, et s’est ensuite suicidée. Pourquoi en
arriver là alors qu’elles vivaient dans l’aisance, sans
problème
ni conflit,
et avec des projets ? Au fur et à mesure de l’enquête, Bill
est convaincu que Brady est responsable non seulement de ce crime,
mais aussi d’une série de suicides apparents.
Dès
lors commence une course contre la montre haletante et pleine de
suspense. Bill Hodges et sa partenaire de Finders Keepers
arriveront-ils à mettre hors d’état de nuire Brady Hartsfield,
avant d’être lui-même mis hors service par le mal qui le ronge de
plus en plus, et avant que trop d’enfants ne soient poussés au
suicide par l’effet hypnotisant et les pensées subliminales
induites par
un jeu informatique appelé Fishin ‘Hole chargé sur
des
consoles
de jeux
contrôlées
par Brady ?
Dans
ce troisième tome, l’auteur aborde les sujets de la télékinésie
et des pouvoirs néfastes des réseaux sociaux. Bien
que je sois plutôt sceptique, la télékinésie est un sujet qui
suscite débats et interrogations. Ce côté mystérieux est
largement exploité par Stephen King dans la plupart de ses ouvrages.
Quant aux réseaux sociaux, l’actualité nous montre régulièrement
à quel point les commentaires parfois agressifs, moqueurs,
perturbants des utilisateurs ont une influence déterminante
et parfois suicidaire chez les jeunes.
King
a cette capacité de pouvoir accrocher le lecteur aussi bien dans les
récits plus cauchemardesques que dans les aventures plus policières.
L’écriture
fluide, les chapitres courts, des personnages dont la personnalité
suscite de l’empathie, un
suspense qui va crescendo, amènent une lecture facile, distrayante
et addictive.
Ce
troisième livre de la trilogie m’a procuré autant de plaisir de
lecture que les deux précédents, et conclut finalement celle-ci
d’une manière glorieuse.
"Il est persuadé que des milliers de suicides ont incubé dans la soupe puissante de ses réseaux sociaux où les trolls galopent sans frein et les injures volent sans trêve. C’est ça le vrai pouvoir de l’esprit sur la matière."
"Maintenant il comprend pourquoi le cancer du pancréas est appelé cancer furtif, et pourquoi il est quasiment toujours mortel. Il s'embusque, rassemblant ses troupes et envoyant des émissaires secrets aux poumons, aux ganglions lymphatiques, aux os, au cerveau. Puis il lance la guerre éclair, sans comprendre, dans sa rapacité stupide, qu'il ne récoltera que sa propre mort dans la victoire."FIN DE RONDE - Stephen KING
ALBIN MICHEL - 08/03/2017
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