Rechercher dans ce blog

dimanche 25 novembre 2018

UNE PRÉSENCE DANS LA NUIT - Emily Elgar


Quatrième de couverture :

Vie parfaite ou parfait mensonge ? Nouvelle venue sur la scène du suspense psychologique à l'anglaise, Emily Elgar livre un roman compulsif et émouvant, à recommander à tous les fans de Clare Mackintosh et de Fiona Barton.
Infirmière en soins intensifs, Alice Taylor le sait : séparer travail et sentiments est primordial dans son métier. Mais l'arrivée d'une nouvelle patiente fait bientôt chavirer cette ligne de conduite...
Fauchée par un automobiliste anonyme, Cassie Jensen est plongée dans un coma dont personne ne sait si elle sortira un jour. Mais alors que la famille de la jeune femme se précipite à son chevet, Alice s'interroge : pourquoi nul ne semble dévasté de chagrin ? Ignorent-ils tous la grossesse de Cassie ? Se pourrait-il qu'elle ait caché d'autres secrets à ses proches ?
De son lit, face à celui de Cassie, Frank aussi observe. Il sait que Cassie est en danger ; il connaît même l'identité du chauffard et son mobile. Pourtant, Frank ne peut rien révéler. Atteint du syndrome d'enfermement, cet homme est prisonnier de son propre corps, et seules ses paupières peuvent bouger... Mais parviendra-t-il à se faire comprendre d'Alice, avant qu'il ne soit trop tard ?



Mon avis :

Une présence dans la nuit est un thriller psychologique captivant et addictif. L’auteure met en scène trois protagonistes – une victime, un témoin, et une enquêtrice – que l’on suit en alternance au fil des chapitres.

La victime, c’est Cassie Jensen, une jeune femme enceinte, plongée dans le coma après avoir été renversée par un automobiliste. Son pronostic vital reste incertain, mais l’équipe médicale met tout en œuvre pour la maintenir en vie et faire en sorte que la grossesse arrive à terme. Cassie nous parle de son passé, de ses rapports avec sa famille et ses proches, et des événements qu’elle a vécu jusqu’à l’accident et sa perte de connaissance.

Frank aussi est hospitalisé dans la même unité de soins intensifs que Cassie. Victime d’un accident vasculaire cérébral, il est atteint du syndrome d’enfermement. Il est parfaitement conscient mais complètement paralysé. Il entend tout, et notamment certaines paroles indiscrètes prononcées au chevet de Cassie. Témoin auditif bien malgré lui de certaines révélations, comment les exprimer quand on ne peut que cligner les paupières ?

Alice Taylor est l’infirmière en chef du service de soins intensifs. Elle exerce son métier avec beaucoup de méticulosité et prend à coeur le bien-être de ses patients.
Plus souvent à leur chevet que les médecins, elle est persuadée qu’il est possible de communiquer avec Frank, et ressent un lien émotionnel avec Cassie au point de s’en inquiéter, jusqu’à l’obsession, et tenter d’élucider les circonstances de son accident.

Emily Elgar parle peu de l’enquête policière. Elle tresse et imbrique intelligemment les trois volets de cette histoire, souvent de manière émouvante, et suffisamment pour entretenir le suspense. Des événements inattendus et retournements de situations sont également présents pour dérouter le lecteur et le tenir en haleine jusqu’au bout.

Personnellement, j’ai trouvé le personnage de Frank particulièrement attachant dans son syndrome d’enfermement. L’empathie à son égard est omniprésente aussi bien quand il fait le bilan de sa vie et des erreurs qu’il a commises, que quand il s’acharne à améliorer son état. On voudrait le féliciter du moindre progrès obtenu et l’encourager à poursuivre ses efforts.

En fait, chacun des trois protagonistes principaux vit un drame. Le récit est aussi bien un drame qu’un thriller psychologique. Et c’est la combinaison des deux qui le rend passionnant et convaincant.




Diplômée en anthropologie sociale à l’université d’Édimbourg, Emily Elgar, trente-six ans, a un parcours varié : rédactrice de guides de voyage, conseillère pour les travailleuses du sexe à Londres, organisatrice de manifestations en faveur du développement durable... Une présence dans la nuit est son premier roman, très remarqué en Angleterre.



UNE PRÉSENCE DANS LA NUIT  -  Emily Elgar

BELFOND  -  Collection LE CERCLE  -  Novembre 2018

mardi 20 novembre 2018

RITUELS - Ellison COOPER


Quatrième de couverture :

Spécialiste des neurosciences, Sayer Atair travaille pour le FBI. Elle mène des études sur les tueurs en série, afin de déceler d’éventuelles prédispositions biologiques à la violence. Déroutée par une scène de crime très particulière, sa hiérarchie fait appel à elle. On vient de retrouver dans une maison abandonnée de Washington le corps d’une jeune fille enfermée dans une cage. Si l’autopsie ne discerne aucun signe de sévices sexuels, la victime a subi de nombreuses injections d’une drogue hallucinogène très particulière, utilisée lors des cérémonies rituelles par les chamans d’Amazonie. On a également retrouvé sur les lieux la photo d’une autre jeune fille, enfermée ailleurs dans les mêmes conditions, ainsi qu’un film où figurent d’étranges symboles mayas. Bientôt, c’est entre les catacombes et les sous-sols de la ville que l’enquête va se concentrer, sur la piste d’un tueur aussi étrange qu’insaisissable.

Mon avis :

Rituels est le premier roman d’Ellison Cooper, avec lequel elle entame une série dont le personnage principal est Sayer Altair, spécialiste en neurosciences, que l’on va donc découvrir au fil des pages. C’est un personnage aux multiples facettes qui arrive à séparer le travail de ses émotions, malgré la tournure que prend l’enquête, les jeunes filles séquestrées, et la charge émotionnelle que cela implique.

L’histoire est bien menée, la plume est dynamique. L’enquête puise sa force dans les recoins les plus sombres de l’âme humaine. L’auteure a su créer des personnages attachants auxquels nous pouvons presque nous identifier, des personnages humains, avec une histoire, une vie pour chacun. Leurs douleurs, leurs paradoxes sont si bien contés que j’ai eu l’impression d’être membre à part entière de l’équipe d’enquêteurs. C’est comme ça qu’on reconnaît un bon roman non ? A sa capacité à nous entraîner dans l’histoire…

La fin bien sûr est surprenante, moi qui pensais avoir trouvé le coupable, je suis finalement tombé des nues aux dernières pages. On a l’habitude des tueurs en série aux airs démoniaques ce qui les rend peut-être plus facile à repérer. Mais parfois, celui que l’on cherche porte les habits de l’ange. Je vous défie de comprendre les rouages du cerveau du criminel avant la toute fin du livre !




Spécialiste d’archéologie, de religions et de neurosciences, Ellison Cooper est titulaire d’un doctorat en anthropologie à l’Université de Californie à Los Angeles. Diplômée à la Georgetown Law School, elle a travaillé comme enquêtrice pour les affaires criminelles à Washington. Auteur des nouvelles, « Rituels » est son premier roman. Ellison Cooper vit dans la région de la baie de San Francisco avec son mari et son fils.


RITUELS  -  Ellison COOPER

CHERCHE MIDI  -  Octobre 2018

vendredi 16 novembre 2018

LE RÊVE DES OMBRES - François AVISSE


Quatrième de couverture :

1349. La peste noire fait des ravages en Europe. Six parchemins sont transcrits dans l’urgence sur la demande d’un médecin français. Ils devront être dispersés aux confins des terres parfois inconnues afin d’éviter l’extinction de l’humanité.

De nos jours. Damaris, jeune Kényane, se trouve mystérieusement attirée vers les ruines de l’antique cité de Gedi. Là, elle rencontrera ce que la Terre a engendré de plus sombre... 
Dans les grottes de Leang Leang en Indonésie, Lachlan recherche la toute première peinture rupestre. Ce qu’il découvrira ira bien au-delà de ses espérances et de ses pires cauchemars…
Zakaria, 12 ans, est injustement condamné à être enfermé dans une prison turque. Subissant d’atroces sévices, il trouvera un étrange allié dissimulé dans les sous-sols des cachots…

Tous vont inexorablement interférer avec Clara Villiers. La jeune médecin légiste au destin tourmenté va poursuivre d’une terrible manière sa descente aux enfers…



Mon avis :

Après avoir apprécié l’univers de François Avisse, avec L’Arracheur d’Ombres, premier tome du cycle des ombres, je me replonge avec plaisir dans son second roman, Le Rêve des Ombres, suite du premier et par la même occasion second tome du cycle.

J’avais bien aimé le côté thriller du premier livre, dans lequel on faisait la connaissance de Clara Villiers, jeune américaine et meilleur légiste de la CIA. Un thriller mélangé à un soupçon d’aventure et une pointe d’Histoire pour rendre le tout plus savoureux. Mon principal regret : la faiblesse du développement psychologique des principaux protagonistes, rendant ceux-ci moins attachants.

Le Rêve des Ombres poursuit donc l’aventure de ces créatures, sans forme définie, ténébreuses et visqueuses telles des flaques de goudron ayant brusquement pris vie. Un être originel, créature mère, sort d’une longue léthargie et rameute ses troupes pour nourrir de noirs desseins.

François Avisse abandonne cette fois totalement l’aspect thriller et oriente l’histoire vers une pure fiction surnaturelle, avec une touche d’Histoire et un final digne d’Indiana Jones.
Je ne suis plus vraiment fan de ce type de récit, aussi ai-je manqué d’enthousiasme pour le terminer, dès lors décidé à faire l’impasse sur le prochain tome de la série.
Ma principale remarque est à nouveau liée à l’élaboration des personnages. Je n’en sais pas beaucoup plus sur Clara Villiers et encore moins sur les deux autres personnages du livre, Alexandre dont la jeune épouse est habitée par une créature et Winston, journaliste en quête d’un reportage à sensations. Il en résulte un manque total d’empathie à leur égard.

Heureusement que l’auteur peut compter sur un lectorat qui apprécie ce genre de lecture. Il est vrai qu’on y trouve de l’aventure, de l’action, une atmosphère oppressante, un rythme soutenu qui s’accélère encore plus à la fin par des chapitres très courts.

Il est à noter cette pointe d’humour de l’auteur à propos de François Savoise, "archéologue français...qui a écrit des trucs un peu trop techniques", aussi éditeur de ce livre, et anagramme du patronyme de l’auteur lui-même.

Bonne continuation, François Avisse !



François Avisse est scénariste. Après avoir enseigné l’informatique à Shangaï puis dans des maisons d’arrêt à Rouen, il anime aujourd’hui des ateliers d’audio-visuel.


LE RÊVE DES OMBRES  -  François AVISSE

SAVOISE Editions  -  Octobre 2018

lundi 12 novembre 2018

OMBILICAL - Alexandra DESNIER


Quatrième de couverture :

Encore ce flot écarlate qui venait la sortir de son sommeil. Tamara avait le sentiment que ses cauchemars sanglants étaient le reflet de l’amnésie survenue l’année de ses seize ans. Elle redoutait de pousser les portes de son inconscient, il lui était plus simple de se réfugier dans celui des tueurs qu’elle profilait. Elle parvenait viscéralement à se fondre en eux, à comprendre et interpréter leur mécanisme de pensée intrinsèque. Elle n’avait pas envisagé qu’une simple enquête puisse ouvrir les tréfonds de son âme, lui révélant l’inimaginable. En pistant ce tueur, c’est sa propre quête qu’elle allait poursuivre…nul n’en ressortira indemne…

Mon avis :

Des corps de femmes sont retrouvés sans vie. La mise en scène est répétitive. Chaque victime tient dans ses mains une boîte à musique rouge contenant son propre coeur.
A chaque fois, le même modus operandi : le tueur curarise sa victime avec la dose suffisante pour la paralyser tout en la maintenant consciente afin qu’elle puisse assister à sa propre mort.
Pourquoi une telle haine, un tel besoin de vengeance incommensurable pour choisir d’ôter la vie d’une façon aussi perverse ?

Tamara, criminologue reconnue, va user de son intuition et de son empathie pour profiler et appréhender le tueur. Qui mieux qu’elle est à même de percevoir les différentes failles humaines, elle qui a vécu une enfance difficile, marquée par le suicide de son père, la domination d’une mère castratrice, et une amnésie s’étalant sur quasiment une année entière.
L’enquête de Tamara va aussi lui permettre de replonger dans son passé. Son cerveau l’avait protégée en créant une amnésie lacunaire. Il est temps de faire toute la lumière sur cette période occultée.

Alexandra Desnier nous tient parfaitement en haleine en exploitant deux suspenses, nous intéressant tantôt à l’enquête et à la poursuite du tueur en série, tantôt à la découverte du passé de Tamara. Les deux histoires vont petit à petit s’imbriquer pour n’en faire qu’une, au suspense insoutenable et aux nombreux rebondissements.
C’est aussi l’occasion de nous faire réfléchir sur les conséquences d’un abandon maternel et d’une enfance maltraitée sur le développement psychologique et le comportement d’un individu.

L’aspect psychologique des principaux protagonistes est intéressant. Dommage que le roman soit aussi court (120 pages en version numérique) car quand on plonge aussi facilement dans l’histoire, on aimerait y rester un peu plus longtemps.

Un thriller glaçant, court mais rondement mené par une plume vive et équilibrée.



Alexandra Desnier a depuis bien longtemps exploré le côté cathartique de l’écriture. C’est une passion qui l’anime et l’accompagne depuis toujours, comme une présence subtile qui vous libère. 
Son attrait pour la psychologie et les méandres de l’inconscient confère à ses écrits leur singularité, une écriture sombre au service de personnages torturés.
(Source : Amazon.fr)


OMBILICAL  -  Alexandra DESNIER

EIVLYS Editions  -  Septembre 2017

dimanche 11 novembre 2018

L'ARRACHEUR D'OMBRES - François AVISSE


Quatrième de couverture :

Décembre 1564. Ivan le Terrible, tsar de toutes les Russies, quitte brusquement Moscou. Trois jours plus tard, il revient, métamorphosé en tortionnaire monstrueux. Seuls les cris, les larmes et la vue du sang semblent pouvoir satisfaire sa soif d’abomination. Londres, de nos jours. Clara Villiers est la plus brillante médecin légiste de sa génération. Ce n'est donc pas un hasard si Interpol fait appel à elle pour participer à la traque du « Méticuleux », un monstrueux tueur en série. Le seul objectif du meurtrier semble être de faire souffrir ses victimes le plus longtemps possible. L’enquête entraîne la jeune scientifique aux confins des terres russes, dans le lieu même où, près de 450 ans plus tôt, sévissait Ivan le Terrible. C'est là que Clara va devoir affronter l'origine de toutes les peurs...

Mon avis :

L’arracheur d’ombres, premier roman de François Avisse, est une fiction que l’on peut classer à la fois dans les catégories thriller, fantastique et historique.
Bien que ce ne soit pas mon style de lecture habituel, je dois bien reconnaître que je suis rentré facilement dans une histoire qu’il m’a été ensuite impossible de lâcher. J’avais l’impression de me replonger dans les aventures de Aloysius Pendergast, personnage principal des romans de Douglas Preston et Lincoln Child, par ce mélange de suspense et de surnaturel, dont j’ai lu quelques aventures par le passé.

François Avisse applique les clichés du genre pour maintenir le lecteur en immersion : un rythme intense, une action omniprésente sans temps mort, et des rebondissements. Le style est agréable, le texte bien abouti, sans fautes d’orthographe ni de syntaxe pouvant être choquantes comme c’est parfois le cas chez les auteurs indépendants.

Je regrette par contre le manque de développement psychologique des personnages qui aurait pu être plus abouti, suscitant ainsi plus d’empathie et d’attachement chez le lecteur, en particulier pour le personnage principal, Clara Villiers, dont je n’ai pas l’impression de connaître grand-chose.

Mais outre cela, je ne peux que souligner le côté captivant d’une histoire qui peut impressionner par l’atrocité des crimes commis par un tueur surnommé "Le Méticuleux", un tueur qui pousse l’expertise dans l’art de la souffrance.

Bref, un thriller bien noir et angoissant !




François Avisse est scénariste. Après avoir enseigné l’informatique à Shangaï puis dans des maisons d’arrêt à Rouen, il anime aujourd’hui des ateliers d’audio-visuel. Il signe avec L’arracheur d’ombres un premier roman à l’écriture forte et au suspense implacable. Le second opus des aventures de Clara Villiers vient de sortir aux Editions Savoise.



L'ARRACHEUR D'OMBRES  -  François AVISSE

Editions TERRA NOVA  (CITY Editions)  -  Octobre 2017