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samedi 15 juin 2019

HEX - Thomas OLDE HEUVELT




Quatrième de couverture :

Bienvenue à Black Spring, charmante petite ville de la Hudson Valley. Du moins en apparence : Black Spring est hantée par une sorcière, dont les yeux et la bouche sont cousus. Aveugle et réduite au silence, elle rôde dans les rues et entre chez les gens comme bon lui semble, restant parfois au chevet des enfants des nuits entières. Les habitants s’y sont tellement habitués qu’il leur arrive d’oublier sa présence. Ou la menace qu’elle représente. En effet, si la vérité échappe de ses murs, la ville tout entière disparaîtra.

Pour empêcher la malédiction de se propager, les anciens de Black Spring ont utilisé des techniques de pointe pour isoler les lieux. Frustrés par ce confinement permanent, les adolescents locaux décident de braver les règles strictes qu’on leur impose. Ils vont alors plonger leur ville dans un épouvantable cauchemar…




Qu’en penser ?



Ce qui est étonnant avec ce roman, c'est que ça commence à la fois flippant mais aussi bon enfant. D'un côté cette sorcière effroyable, prénommée Katherine, avec ses yeux et sa bouche cousus, dont le murmure vous donne envie de vous suicider, de l'autre le groupe Hex qui surveille la sorcière grâce à son application (et oui en tant qu'habitant de Black Spring, on vous fournit un iphone pour la géolocaliser en temps réel) et invente des faux chantiers de construction et autres repoussoirs rigolos quand des personnes extérieures à la ville veulent acheter une maison dans le coin. (Oui parce qu'une fois qu'on a passé une nuit à Black Spring, on ne peut plus jamais s'en éloigner, sous peine d'avoir des pensées morbides puis suicidaires en quelques jours).


Flippant mais bon enfant comme je le disais. Mettez votre incrédulité au placard et imaginez cette sorcière apparaissant à sa guise dans votre salon par exemple, et sur la tête de laquelle on place un torchon pour pouvoir manger tranquille. On s’habitue à elle, et on découvre ainsi la vie à Black Spring.
Tout semble aller pour le mieux dans cette petite ville, jusqu’à ce qu’une bande d’adolescents lassés des règles établies pour une bonne cohabitation avec Katherine, vont braver les interdits et lui infliger des farces qui tourneront en sévices et persécutions.

Tout du long, la tension monte, monte, monte et les pages se tournent toutes seules et à toute vitesse ! La peur n’est pas très bonne conseillère, ça n’a jamais été aussi vrai et Thomas Olde Heuvelt est décidément un maître ès ambiance pesante et horrifique ! La situation est explosive et le lecteur sent bien qu’une tempête va se déchaîner. On a envie de savoir quel en sera le déclencheur, ce qui va se passer et comment tout ça va se terminer pour Steve et sa famille. Les habitants de Black Spring réussiront-ils à vaincre le Mal ? Le trouveront-ils vraiment là où ils le cherchent ?

Une lecture qui passe toute seule malgré plus de cinq cents pages, une fois plongé dans l’histoire on ne la lâche plus.Si un mot doit représenter ce roman c’est « originalité ». Thomas Olde Heuvelt réussit à donner un coup de jeune au thème de la littérature horrifique grâce à un personnage de sorcière très bien construit, dans un village isolé ou cette entité  prend le rôle d’idole. Les gens vivent avec elle comme si elle faisait partie des meubles.Ce personnage de sorcière est vraiment très bon et fait une grande partie de l’originalité du récit qui dans l’écriture et les descriptions pourrait passer pour un texte de Stephen King, aussi détaillé et avec le génie d’une écriture dynamique et prenante. Les chapitres s’enchaînent sans que le lecteur y fasse attention.« Hex » est un roman que j’ai vraiment apprécié, qui commence calmement mais dont l’action et l’horreur vont évoluer progressivement pour finir en apothéose de l’horreur. Une histoire à recommander à tous les amateurs de frissons.





Thomas Olde Heuvelt est né aux Pays-Bas en 1983. Salué par la critique, Hex est déjà un succès traduit dans quatorze pays, et la Warner développe actuellement une série télévisée basée sur le roman. 


HEX  -  Thomas OLDE HEUVELT

BRAGELONNE  -  20/09/2017

LE LIVRE DE POCHE  -  13/02/2019

vendredi 7 juin 2019

SEUL AVEC LA NUIT - Christian BLANCHARD

Quatrième de couverture :

Que sommes-nous réellement prêts à faire pour sauver nos proches ? 
Cette question, Éric de la Boissière se la pose tous les jours. Sa fille, Élodie, est atteinte d'une grave maladie rénale. Du fait de son groupe sanguin, ses chances de recevoir une greffe sont quasi nulles. Mais avec beaucoup d'argent... Élodie doit pouvoir être soignée, pense Éric. Dirigeant d'un établissement financier, il a entendu parler de réseaux parallèles permettant d'obtenir un organe sain de donneurs volontaires. 

Que sommes-nous prêts à sacrifier pour sauver nos proches ? 
Cette question, Gilles Patrick ne se l'était jamais posée. Mais depuis quelques semaines, ce grand chirurgien ne dort plus. Tandis qu'un revolver est braqué sur la tempe de son épouse et de sa fille, un groupe d'hommes le contraint à pratiquer de lourdes opérations sur de jeunes patients pourtant en pleine santé. 

Les circonstances ont beau être différentes, la raison qui a fait basculer ces deux hommes dans un autre monde est la même. Et si la volonté de sauver un proche n'était pas une raison suffisante ? D'une noirceur abyssale, le nouveau roman de Christian Blanchard explore les âmes compromises et pousse ses personnages, comme le lecteur, dans leurs pires retranchements.  


Qu’en penser ?

Dans son troisième roman paru chez Belfond, Christian Blanchard, comme à son habitude, nous plonge à nouveau dans les tréfonds de l’âme humaine.
Que sommes-nous prêts à faire ou à sacrifier pour sauver nos proches ?
D’entrée de jeu, l’auteur plonge le lecteur au coeur de l’action.
Cette question, c’est d’abord un chirurgien renommé qui se la pose quand sa famille est prise en otage afin de le contraindre à pratiquer des prélèvements d’organes sur de jeunes patients en bonne santé.
Cette question, les époux La Boissière se la posent tous les jours, ou devrais-je dire ne veulent pas se la poser. Leur fille Élodie est atteinte d’une grave maladie rénale. Elle a un besoin urgent d’une greffe rénale, mais il est très difficile de trouver via le circuit normal un donneur compatible. Alors l’argent mis sur la table évite de se poser des questions et résout le problème des états d’âme.

Et puis, il y a Némo, un vieil homme , alcoolique et fumeur invétéré, dont la vie s’est écroulée avec le suicide de sa fille Mélanie à 14 ans. Un jour, il sauve une jeune fille prête à se suicider, et la recueille chez lui. Il la prénomme Muette puisqu’elle ne dit rien. Sur son corps, il observe une longue cicatrice. A défaut d’avoir pu sauver sa fille, qu’est-il encore prêt et capable de faire pour sauver celle-ci ?

Et que dire aussi de ces enfants – Aïcha, Diarra, Sayid, … - victimes d’un monstrueux trafic ? L’auteur nous parle d’une exploitation honteuse des plus démunis. Ces enfants ont vécu des drames et des tortures qui les ont fait cruellement basculer de l’enfance à l’enfer.
Le plus dur est de savoir que ces enfants sont des milliers à travers le monde, des enfants qui n’ont pas demandé à venir au monde, et qui cherchent juste à vivre.
Comme si leur misère ne suffisait pas, comme si leur courage, leur ténacité ne pouvait pas être récompensé, il faut encore qu’ils soient exploités par des bourreaux sans âme.

Christian Blanchard nous parle de ces personnages, tous criant de vérité, qui vont se croiser pour le meilleur et pour le pire. Nous nous y attachons, nous souffrons à leur côté, nous les suivons entre espoirs déçus, rêves et désillusions. Ils vont nous tordre les tripes. Leurs destins brisés nous pinceront le coeur et nous laisseront un goût amer en bouche.

Un roman bien noir, qui nous bouscule, nous dérange, nous questionne.
Une plongée saisissante de plus dans la noirceur de l’âme humaine.




SEUL AVEC LA NUIT  -  Christian BLANCHARD

BELFOND  -  16/05/2019