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samedi 22 septembre 2018

LES LOUPS À LEUR PORTE - Jérémy FEL


Quatrième de couverture :

Une maison qui brûle à l'horizon ; un homme, Duane, qui se met en danger pour venir en aide à un petit garçon qu'il connaît à peine ; une femme, Mary Beth, serveuse dans un« diner» perdu en plein milieu de l'Indiana, forcée de faire à nouveau face à un passé qu'elle avait tenté de fuir ; et un couple, Paul et Martha, pourtant sans histoires, qui laisseront un soir de tempête, entrer chez eux un mal bien plus dévastateur. Qu'est-ce ce qui unit tous ces personnages ? Quel secret inavoué les lie ? Jérémy Fel nous livre ici un grand puzzle feuilletonesque à l'atmosphère énigmatique et troublante entre «Twin Peaks», Stephen King et Joyce Carol Oates. Un premier roman magistral qui mène, de rebondissement en rebondissement, à explorer le mal sous toutes ses facettes.

Mon avis :

Il a fallu que soit publié le second roman de Jérémy Fel pour que je me décide enfin à lire son premier Les loups à leur porte. Pourquoi ne me suis-je pas décidé plus tôt ?

D’emblée j’ai eu l’impression de me plonger dans un roman noir américain, genre que j’affectionne particulièrement. Par contre, dans un deuxième temps, alors que j’abordais le second chapitre, j’ai eu le sentiment de lire un recueil de nouvelles, ce qui m’a un peu refroidi, préférant rentrer dans une histoire unique avec des personnages auxquels on peut s’attacher. Malgré cela, marqué par cette première histoire, par l’ambiance poisseuse et glauque à souhait, j’ai continué ma lecture, annotant quelques noms et quelques mots clés au fil des histoires, me doutant bien qu’il y aurait un lien entre tout cela.


Jérémy Fel joue avec son lecteur. Il nous fait passer d’un endroit à l’autre, d’un continent à l’autre, d’un personnage à l’autre. Et ce n’est pas nécessairement celui qui semblait être le personnage central du récit, mais un autre qu’on y a croisé, qu’on va retrouver ultérieurement. J’admire les gens qui ont cette mémoire des personnages et qui arrivent à se retrouver facilement dans un roman choral. Ce n’est pas vraiment mon cas. Mes annotations n’ont pas toujours suffi. C’est alors que j’apprécie la fonction recherche de ma liseuse, qui me permet de resituer facilement l’endroit où un tel est apparu.

Les loups à leur porte est un roman très sombre, un ensemble d’histoires qui se rejoignent en un motif unique et d’où s’échappe un même cri : celui de la peur, de la douleur et du danger, celui des loups dont le hurlement glace le sang. L’auteur décrit des scènes où les protagonistes se retrouvent face à des sociopathes violents et cruels, qui excitent les peurs profondes, les terreurs d’enfance et les angoisses viscérales.
Le moindre rayon de soleil est rapidement éclipsé par un autre drame, à tel point qu’on s’attend à une fin apocalyptique. La vengeance exercée par certains personnages est d’une précision mécanique et machiavélique. C’est une forme particulière de justice où il s’agit moins de réparer les torts que de frapper plus fort que son adversaire.

Belle réussite pour un premier roman. J’espère trouver autant de plaisir dans la lecture du second roman de Jérémy Fel.


Jérémy Fel fut libraire pendant quelques temps, spécialisé dans les littératures de l’imaginaire, avant de décider de se consacrer à l’écriture. 
C'est après ses études de lettres et de philosophie au Havre, puis quelques scénarios de courts métrages, qu'il s’est orienté vers l’écriture de nouvelles.


LES LOUPS À LEUR PORTE  -  Jérémy FEL

Editions PAYOT & RIVAGES : 2015
RIVAGES poche : 10/2016


mardi 18 septembre 2018

LE POISON DE LA VÉRITÉ - Kathleen BARBER


PLUS DANGEREUSE QUE LE MENSONGE... LA VÉRITÉ
Josie et Caleb filent le parfait amour à New York. Ce que Caleb ignore, c'est que Josie a changé d'identité quelques années auparavant. Elle avait 15 ans et vivait dans l'Illinois lorsque sa vie a basculé. Son père a été abattu d'une balle en pleine tête dans leur maison. Lanie, sa sœur jumelle, a assisté à la scène et a accusé Warren, leur jeune voisin, condamné à perpétuité.
Alors quand Josie découvre avec stupeur qu'un podcast écrit par la journaliste Poppy Parnell, et suivi par des millions d'Américains, reprend l'enquête, dans le but d'innocenter Warren, elle prend peur. Car ce podcast pourrait bien remettre toute sa vie en question. Et révéler une vérité que Josie n'est peut-être pas prête à entendre. 

Mon avis :

Bien que ce soit encore peu répandu chez nous, on observe de l’autre côté de l’Atlantique un phénomène de société qui consiste à réexaminer un dossier judiciaire pour savoir si un accusé a été condamné à une juste peine. Des enquêtes sont ainsi reprises par des journalistes d’investigations et diffusées sous forme de reportages ou de podcasts visibles sur internet et suscitant des débats, des interrogations et des débats dont sont férus les Américains. La question généralement oubliée est la suivante : qu’en est-il des familles ? Que peuvent-elles ressentir à l’évocation de ces faits qui ont dû bouleverser leur vie ?

Dans son livre Le Poison de la Vérité, Kathleen Barber évoque ce problème. Il s’agit bien sûr d’une fiction dans laquelle le lecteur suit le personnage de Josie Buhrman, forcée de revivre le meurtre de son père suite à la diffusion d’un podcast populaire mettant en cause le verdict du tribunal et l’emprisonnement du présumé coupable.
L’auteur invite le lecteur à se plonger dans cette affaire et à éprouver un véritable sentiment d’empathie pour Josie et sa famille, qui deviennent tous des suspects de meurtre, jetés au public à cause du podcast.

Tout bien considéré, les preuves étaient maigres et circonstancielles, et le dossier de l’accusation reposait presque entièrement sur le témoignage de la fille adolescente de la victime, qui avait changé deux fois de version dans les trente premières minutes de ses déclarations à la police. Avait-elle été en état de choc, comme le ministère public l’a soutenu lors du procès ? Ou a-t-elle menti sciemment ?
Il faut dire aussi que l’accusé était un gosse malingre aux épaules voûtées et couvert d’acné, entièrement vêtu de noir, ses cheveux filasses teints en noir. C’était le genre d’adolescent que la plupart d’entre nous préfèrent éviter en changeant de trottoir.

Le roman de Barber est absolument génial et totalement unique. On y trouve quantités d’anecdotes et de témoignages. Ces informations ont de l’importance, parce que, cumulées, elles donnent une image de l’état d’esprit des principaux intervenants. On est même en droit de se demander si leurs réputations ne sont pas simplement des illusions et des préjugés. La vérité les concernant est bien plus compliquée que nous ne le pensons. Le lecteur devient lui-même détective en essayant de reconstituer la vérité du point de vue de Josie et du point de vue de ceux qui suivent le podcast, puisque le livre comprend même un forum de discussion où les fans du podcast écrivent leurs dernières réflexions. Le lecteur est ainsi amené à développer de nouvelles théories sur le coupable de l’assassinat de Mr Buhrman.

Pour un premier livre, Kathleen Barber réussit un thriller psychologique captivant et original, avec une fin surprenante !




Kathleen Barber a été juriste dans la finance à Chicago et à New York. Elle a publié de nombreuses nouvelles dans de prestigieuses revues américaines avant d’écrire ce premier roman.


LE POISON DE LA VÉRITÉ  -  Kathleen BARBER

Editions MICHEL LAFON  -  03/05/2018

samedi 15 septembre 2018

BANDIDOS - Marc FERNANDEZ


Quatrième de couverture :
Le corps calciné d'une femme menottée, une balle dans la nuque, est retrouvé dans un parc de Madrid. Diego Martin, journaliste radio d'investigation, connaît la victime, rencontrée vingt ans auparavant... En Argentine. Jeune reporter à l'époque, il avait couvert l'assassinat du frère de la victime : Alex Rodrigo, photographe pour un grand hebdomadaire, tué selon le même mode opératoire.
Un meurtre identique à des milliers de kilomètres de distance, à deux décennies d'écart. Il n'en faut pas plus au présentateur d'"Ondes confidentielles" pour se lancer dans une enquête qui le mènera à Buenos Aires, où il retrouvera une femme qu'il n'a jamais pu oublier...
Entre corruption politique, flics ripoux et groupes mafieux, ce voyage va faire ressurgir les fantômes du passé. Car parfois, ceux qu'on croyait morts reviennent hanter ceux qui sont restés.

Mon avis :
Après Mala Vida, l’affaire des bébés volés du franquisme, et Guerilla Social Club, où il est question de la dictature Pinochet en Argentine, Marc Fernandez reprend pour ce troisième opus ses personnages fétiches : Diego Martin, le journaliste et présentateur d’Ondes Confidentielles sur Radio Uno, Ana, la transsexuelle devenue détective privée, Lea, la journaliste free-lance, et Isabel, l’avocate devenue persona non grata en Espagne et qui s’est exilée à Buenos Aires où elle est à présent responsable juridique de l’association des Mères de la Plaza de Mayo.

Comme à chaque fois, l’auteur prend un fait réel comme point de départ à son roman, en l’occurrence pour celui-ci l’assassinat en 1997 d’un photographe de presse, tué pour avoir pris une photo qu’il ne fallait pas.
Dans son roman le photographe s’appelle Alex Rodrigo, tué en 1997 à Buenos Aires. Cette affaire semble avoir un lien avec un assassinat perpétré à Madrid en 2017 : lien de parenté entre les deux victimes, même modus operandi.

Buenos Aires, Madrid, des morts des deux côtés de l’Atlantique, tous liés par une ancienne histoire. Vingt ans, ce n’est rien et à la fois beaucoup. Mais le crime a ses raisons que la raison ignore. Diego a son idée sur le responsable de tous ces cadavres, une idée qui ne fait que se conforter de jour en jour et de mort en mort.
Force est de constater que l’Argentine, comme d’autres pays de l’Amérique Latine, est encore aux prises avec les vieux démons du passé et l’autoritarisme.

« Ce ne sont plus les militaires qui nous mettent en danger, ils ne sont plus là depuis un moment et c’est tant mieux. Mais d’autres les ont remplacés. Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui, qui font tout pour le garder, pour l’étendre. A tout prix. Même s’ils doivent piétiner pour cela nos droits les plus fondamentaux. Et quand je parle de pouvoir, ce n’est pas seulement le pouvoir politique auquel je pense, mais aussi et surtout le pouvoir économique. En gros, celui des plus riches. Les fusils se sont tus, c’est vrai. Ils ont été remplacés par un nouvel arsenal, moins visible mais tout autant, sinon plus dangereux : les transactions financières et les enveloppes de billets. Le dollar comme arme de destruction massive. L’argent fait plus de dégâts qu’une rafale de kalachnikov. »

Marc Fernandez nous plonge directement dans un récit haletant. La lecture est assez dynamique par le biais des allers-retours entre Madrid et Buenos Aires et l’intérêt que l’on porte à l’enquête menée par ses personnages qui suscitent beaucoup d’empathie.
Et c’est peut-être là que le bât blesse. Pour une affaire d’une telle importance, comme l’étaient aussi les sujets de ses précédents romans, en l’occurrence ici une atteinte à la liberté de la Presse, au droit de penser, de dire et d’écrire ce que l’on veut, j’ai eu parfois le sentiment de regarder un épisode de Charlie et ses drôles de dames. Le sujet méritait d’être plus approfondi. La fin de l’histoire et l’épilogue arrivent assez vite sans véritable surprise.

Néanmoins cela reste une lecture fort agréable et un témoignage intéressant sur le pouvoir en place et les déviances d’un autoritarisme post-dictatorial.




Marc Fernandez, cofondateur de la revue Alibi, consacrée au polar, est journaliste depuis plus de quinze ans.
Il a longtemps été chargé de suivre l’Espagne et l’Amérique latine au Courrier International. Il est également coauteur de plusieurs livres d’enquête (La ville qui tue les femmes, Hachette Littératures).
Bandidos est son troisième roman en solo, après Mala Vida et Guerilla Social Club.



BANDIDOS  -  Marc FERNANDEZ

PRÉLUDES  -  03/10/2018

dimanche 9 septembre 2018

KHALIL - Yasmina KHADRA


Résumé Editeur :

Vendredi 13 novembre 2015. L'air est encore doux pour un soir d'automne. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d'explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l'acte. Il fait partie du commando qui s'apprête à ensanglanter la capitale.
Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ?
Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d'un réalisme et d'une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l'esprit d'un kamikaze qu'il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l'insoutenable brutalité de la folie.

Mon avis :

Inspiré par une actualité qui reste malheureusement bien présente dans le monde et en particulier par les attentats qui ont frappé Paris et Bruxelles, Yasmina Khadra dresse le portrait d’un jeune terroriste. Khalil, 23 ans, d’origine marocaine, habitant Molenbeek, part rejoindre le stade de France avec trois autres kamikazes. Il a pour mission de se faire sauter dans le RER après le match.

La noirceur des Hommes est un thème intéressant dans la littérature. L’auteur a déjà abordé un thème semblable avec L’attentat paru en 2005 ayant pour cadre le conflit israélo-palestinien. Tout comme il l’avait fait en 2015 en s’immisçant dans la tête de Khadafi – La dernière nuit du Raïs – il aime analyser la psychologie des personnages qui vivent des situations complexes. Yasmina tente cette fois d’expliquer la radicalisation, sans pour autant l’excuser, ni la justifier. L’auteur laisse le soin à ses personnages (le copain Rayan, La sœur jumelle Zahra, ...) de remettre en cause les motivations de Khalil. Il ne fait pas non plus d’amalgame entre croyants et islamistes et ne jette pas l’opprobre sur toute une communauté. En fait, il décrit le processus de cette radicalisation et nous montre l’évolution de l’état d’esprit de Khalil que ce soit dans sa détermination mais aussi dans ses périodes de doute. Au départ, Khalil est un jeune paumé récupéré et embrigadé par les cheikhs et émirs de Belgique. On comprend à quel point l’endoctrinement peut faire des ravages chez quelqu’un qui a perdu ses repères. Par moment, Khalil éprouve des sentiments qui le font douter et lui rendent une certaine humanité, une compassion envers ses proches qui arrive à susciter chez le lecteur un peu d’empathie.

Poignant du début à la fin.





KHALIL  -  Yasmina KHADRA

JULLIARD  -  16/08/2018

samedi 8 septembre 2018

LA TRESSE - Laetitia COLOMBANI



La tresse, titre ô combien symbolique, entre-mêle l'histoire de trois femmes, de milieux et de continents différents, mais trois combattantes qui s’acharnent dans l’accomplissement de leurs rêves. Elles ont soif d'autonomie et d'une société qui rend à la femme le droit à l'auto-détermination.

Smita est une Intouchable d'Inde. Son dharma, son devoir, sa place dans le monde, est d'être une scavenger. A mains nues, elle vide les toilettes des Brahmanes de la caste supérieure. Dans des conditions surhumaines, elle est une ramasseuse de merde ! Son rêve ? Briser ce cercle vicieux du Karma et envoyer sa fille à l'école plutôt que de lui enseigner son ‘métier'.

Giulia, sicilienne, travaille dans l'atelier de son père. On y confectionne les ‘cascaturi' (perruques) à partir de cheveux humains. Son rêve ? Sortir des chemins tracés par la tradition familiale et avoir l'audace de construire sa vie selon ses valeurs, ses idées.

Sarah, canadienne, est une avocate réputée. Elle veut devenir une femme forte et volontaire, puissante et distinguée, et arriver à la tête du monde professionnel qui l’entoure. Mais une fois au sommet, elle va devoir faire face à l’exclusion, la discrimination.

Ces trois vies, sans jamais se croiser, vont s'inscrire dans une seule et même conquête, la liberté !

A la manière d'une tresse donnant tour à tour la prépondérance à chacune des mèches, Laetitia COLOMBANI va écrire son roman en tressant la vie de chacune de ces femmes. On suit très agréablement, dans la simplicité de l'écriture, leur combat pour imposer au monde et à elles-mêmes leur réalité.

Chacune des mèches n'a la valeur que d'une fraction. C'est l'entrelacement qui donne force et cohérence à la tresse. Une réflexion douce-amère sur les objectifs de vie que chacun peut se donner. Une illustration très accessible des montagnes de préjugés à déplacer pour y parvenir !




Lætitia Colombani naît en 1976. Après deux années de classe préparatoire Cinésup à Nantes, elle entre à l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière. Elle obtient son diplôme en 1998. Elle écrit et réalise des courts-métrages, puis deux longs-métrages.  Elle travaille aussi pour la scène et coécrit la comédie musicale Résiste en 2015 d’après les chansons de France Gall composées par Michel Berger, et est également comédienne à la télévision et au cinéma, dans une douzaine de longs métrages.

Son premier roman La Tresse paraît chez Grasset en mai 2017, Le roman s’est arraché à l’étranger avant même sa sortie et avait déjà été vendu à 17 pays. Il connaît rapidement e succès en France également : il est tiré à plus de 54 000 exemplaires en deux semaines, se vend à plus de 150 000 exemplaires en deux mois, et compte 340 000 exemplaires vendus en mars 2018.Il est en cours de traduction dans plus de 29 langues et est en tête des ventes de livres de poches en septembre 2018.

LA TRESSE  -  Laetitia COLOMBANI
GRASSET 2017
LIVRE DE POCHE  -  30 mai 2018


mardi 4 septembre 2018

EVIE - K.L.SLATER


Quatrième de couverture :

La personne que vous aimez le plus au monde est en danger...
Il y a trois ans, la petite Evie, 5 ans, a disparu en sortant de l’école. La police n’a jamais réussi à la localiser. Aucun indice, aucune piste. Rien. La petite s’est évaporée. Mais Toni le sait : sa fille est vivante. Encore faudrait-il qu’elle puisse l’exprimer ! Car Toni est enfermée dans un terrible silence. Personne ne l’écoute, personne ne l’entend. Pourtant, Evie a besoin d’elle. Toni doit réaliser l’impossible si elle veut la sauver.
Mon avis :
Toni Cotter et sa fille de cinq ans, Evie, viennent de déménager à Nottingham, dans le nord de l’Angleterre, pour se rapprocher de la mère de Toni. Pour elles deux, ceci constitue un nouveau départ dans la vie, après la mort accidentelle de son mari en mission en Afghanistan.
Même avec l’aide de sa mère, Toni a du mal à surmonter sa peine et à s’adapter à sa nouvelle vie. Elle pense pouvoir s’en sortir en prenant les médicaments de son mari, mais cela ne fait qu’aggraver la situation : oublis, négligence...
Dos au mur et les finances au plus bas, Toni finit par trouver un emploi dans une agence immobilière. Evie rentre à l’école primaire locale, mais d’une petite fille heureuse et pétillante, elle devient difficile et renfermée.
Vient alors ce jour affreux, probablement le pire cauchemar de tout parent. Toni a tardé à récupérer sa fille à l’école car sa maman est hospitalisée. Quand elle arrive enfin, l’école est fermée, et aucune trace d’Evie. Prise de panique, Toni s’effondre. Son monde explose.
Les enquêtes ne mènent nulle part, et trois ans plus tard, on ignore toujours où se trouve Evie. La police ne sait même pas si elle est encore en vie ou non, mais Toni est convaincue qu'elle est toujours vivante et déterminée à la retrouver.
K.L. Slater commence son récit d’une façon particulièrement accrocheuse.
« Quand tu t’apercevras que ton enfant a disparu, tu croiras connaître le pire ; Très vite viendra ce sentiment insidieux, comme si tu te vidais de ton sang, que tu n’y peux rien, absolument rien. Tu le sentiras s’écouler, et rien ne peut l’arrêter. Mais, à ce stade, tu te fiches pas mal de ce qui peut t’arriver. Tu ne penses qu’à elle, ton bébé. »
L’histoire se déroule entre Trois ans plutôt et Présent, ce qui vous maintient sur vos gardes et entretient le suspense. La disparition de Evie est un vrai mystère d’autant que plusieurs personnages sont suspects et pourraient très bien être impliqués. Le jeu consiste à vous faire croire une chose, mais faites attention à ce que vous croyez car il pourrait bien s’agir de fumée et de miroirs. Je trouve l’intrigue extrêmement intelligente, avec de multiples rebondissements et un twist final génial que je n’ai absolument pas vu venir. Méfiez-vous de ce que vous pensez voir et savoir car tout peut changer rapidement en un clin d’oeil.


K.L. Slater est une figure incontournable du suspense psychologique en Angleterre. Comparée à Paula Hawkins (La Fille du train) et à B.A. Paris (Derrière les portes), elle a écrit six romans, dont Evie est le premier à paraître en France. Elle vit à Nottingham, où est situé le roman.


EVIE  -  K.L.SLATER
MILADY  -  16/08/2018