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samedi 15 septembre 2018

BANDIDOS - Marc FERNANDEZ


Quatrième de couverture :
Le corps calciné d'une femme menottée, une balle dans la nuque, est retrouvé dans un parc de Madrid. Diego Martin, journaliste radio d'investigation, connaît la victime, rencontrée vingt ans auparavant... En Argentine. Jeune reporter à l'époque, il avait couvert l'assassinat du frère de la victime : Alex Rodrigo, photographe pour un grand hebdomadaire, tué selon le même mode opératoire.
Un meurtre identique à des milliers de kilomètres de distance, à deux décennies d'écart. Il n'en faut pas plus au présentateur d'"Ondes confidentielles" pour se lancer dans une enquête qui le mènera à Buenos Aires, où il retrouvera une femme qu'il n'a jamais pu oublier...
Entre corruption politique, flics ripoux et groupes mafieux, ce voyage va faire ressurgir les fantômes du passé. Car parfois, ceux qu'on croyait morts reviennent hanter ceux qui sont restés.

Mon avis :
Après Mala Vida, l’affaire des bébés volés du franquisme, et Guerilla Social Club, où il est question de la dictature Pinochet en Argentine, Marc Fernandez reprend pour ce troisième opus ses personnages fétiches : Diego Martin, le journaliste et présentateur d’Ondes Confidentielles sur Radio Uno, Ana, la transsexuelle devenue détective privée, Lea, la journaliste free-lance, et Isabel, l’avocate devenue persona non grata en Espagne et qui s’est exilée à Buenos Aires où elle est à présent responsable juridique de l’association des Mères de la Plaza de Mayo.

Comme à chaque fois, l’auteur prend un fait réel comme point de départ à son roman, en l’occurrence pour celui-ci l’assassinat en 1997 d’un photographe de presse, tué pour avoir pris une photo qu’il ne fallait pas.
Dans son roman le photographe s’appelle Alex Rodrigo, tué en 1997 à Buenos Aires. Cette affaire semble avoir un lien avec un assassinat perpétré à Madrid en 2017 : lien de parenté entre les deux victimes, même modus operandi.

Buenos Aires, Madrid, des morts des deux côtés de l’Atlantique, tous liés par une ancienne histoire. Vingt ans, ce n’est rien et à la fois beaucoup. Mais le crime a ses raisons que la raison ignore. Diego a son idée sur le responsable de tous ces cadavres, une idée qui ne fait que se conforter de jour en jour et de mort en mort.
Force est de constater que l’Argentine, comme d’autres pays de l’Amérique Latine, est encore aux prises avec les vieux démons du passé et l’autoritarisme.

« Ce ne sont plus les militaires qui nous mettent en danger, ils ne sont plus là depuis un moment et c’est tant mieux. Mais d’autres les ont remplacés. Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui, qui font tout pour le garder, pour l’étendre. A tout prix. Même s’ils doivent piétiner pour cela nos droits les plus fondamentaux. Et quand je parle de pouvoir, ce n’est pas seulement le pouvoir politique auquel je pense, mais aussi et surtout le pouvoir économique. En gros, celui des plus riches. Les fusils se sont tus, c’est vrai. Ils ont été remplacés par un nouvel arsenal, moins visible mais tout autant, sinon plus dangereux : les transactions financières et les enveloppes de billets. Le dollar comme arme de destruction massive. L’argent fait plus de dégâts qu’une rafale de kalachnikov. »

Marc Fernandez nous plonge directement dans un récit haletant. La lecture est assez dynamique par le biais des allers-retours entre Madrid et Buenos Aires et l’intérêt que l’on porte à l’enquête menée par ses personnages qui suscitent beaucoup d’empathie.
Et c’est peut-être là que le bât blesse. Pour une affaire d’une telle importance, comme l’étaient aussi les sujets de ses précédents romans, en l’occurrence ici une atteinte à la liberté de la Presse, au droit de penser, de dire et d’écrire ce que l’on veut, j’ai eu parfois le sentiment de regarder un épisode de Charlie et ses drôles de dames. Le sujet méritait d’être plus approfondi. La fin de l’histoire et l’épilogue arrivent assez vite sans véritable surprise.

Néanmoins cela reste une lecture fort agréable et un témoignage intéressant sur le pouvoir en place et les déviances d’un autoritarisme post-dictatorial.




Marc Fernandez, cofondateur de la revue Alibi, consacrée au polar, est journaliste depuis plus de quinze ans.
Il a longtemps été chargé de suivre l’Espagne et l’Amérique latine au Courrier International. Il est également coauteur de plusieurs livres d’enquête (La ville qui tue les femmes, Hachette Littératures).
Bandidos est son troisième roman en solo, après Mala Vida et Guerilla Social Club.



BANDIDOS  -  Marc FERNANDEZ

PRÉLUDES  -  03/10/2018

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