Solène Bakowski est
une charmeuse. Elle nous berce, elle nous charme avec ses mots, ses
phrases, ses expressions. Elle nous hypnotise et nous entraîne dans
la noirceur d’un bouleversant récit.
Mathilde, 9 ans,
vient de perdre sa mère. Son père vit comme un zombie, incapable de
remonter la pente et surmonter sa peine. Eliane, la grand-mère fait
ce qu’elle peut pour assurer un semblant de vie normale à sa
petite-fille, pour recoller les morceaux.
Seul dorénavant. Avec elle. Avec lui-même. Avec la tristesse et
l’ennui. Avec le manque, l’absence, le vide, avec sa gorge prête
à hurler, avec son coeur qui bat pour rien, sec, son coeur en taule,
son coeur en pierre, son coeur en bois, son coeur brisé en des
centaines d’éclats poudreux, et il se débat contre la mort hilare
qui répète : Je l’ai
prise, quand lui répond, la plupart du temps :
Impossible, elle est là, à
côté de moi, regarde. Et puis, juste après, vient l’éclair
de lucidité qui, chaque fois, le pulvérise, le gomme, l’anéantit.
Cette maison respire la douleur. Tout est figé, le temps s’est
arrêté. Ce n’est pas une habitation, c’est une sépulture. Même
les rayons du soleil hésitent à pénétrer à l’intérieur, on
jurerait qu’ils s’amoindrissent, ils sont plus blancs, plus
froids, à l’image de cette atmosphère de pierre. La douleur
suinte par tous les pores de cette foutue baraque, ça devient
intenable. Les vivants doivent survivre à l’absence.
Les enfants ont
cette faculté de parler sans détour. Les questions et les
réflexions de Mathilde nous émeuvent . C’est elle l’adulte
qui doit sauver son papa. Mais derrière ces apparences, apeurée et
résignée, elle s’enfonce dans l’immensité triste.
Et comme si un drame
ne suffisait pas, deux autres viennent bouleverser l’équilibre
précaire de cette famille suffisamment décomposée. Mathilde
disparaît. Nicolas, son père, est victime d’un grave accident de
voiture le soir même, alors qu’il était à sa recherche.
Et si Mathilde avait
enfin trouvé le moyen de communiquer avec sa maman ?
Dans cette histoire
qui nous happe dès les premières pages, Solène Bakowski nous conte
une histoire d’amours : amour pur, amour inconditionnel, amour
maternel, amour dingue, amour maladroit, amour perdu, amour brisé,
amour vengeance, amour destructeur, amour noir.
Comment croire que
tout, pourtant, partait d’une bonne intention ?
Je ne dis rien mais
je résume tout, sans risque de spoiler l’histoire.
L’auteur aborde
des sujets poignants : le deuil chez l’enfant, l’autisme, la
dépression, le jugement par les apparences, la confiance, la
compréhension de l’autre, …
Un récit
bouleversant d’une noirceur indélébile !
La maîtresse raconte qu’écrire, ça fait fuir la douleur. Que
la douleur, elle n’aime pas trop les mots, qu’ils lui font peur à
cause du pouvoir qu’ils ont sur les gens et sur les sentiments.
Magali, ma maîtresse, elle ajoute que la peine est moins lourde à
porter, qu’elle est même toute rabougrie quand on la raconte.
Ne peut-on juste être heureux d'être ici et maintenant ? Profiter du moment présent, respirer l'air qu'il nous est donné d'absorber sans penser qu'un jour il nous sera compté ; se foutre éperdument du futur, n'avoir aucun espoir, n'en avoir pas besoin, prendre la vie pour ce qu'elle est, et l'aimer, l'aimer éperdument.
Ne peut-on juste être heureux d'être ici et maintenant ? Profiter du moment présent, respirer l'air qu'il nous est donné d'absorber sans penser qu'un jour il nous sera compté ; se foutre éperdument du futur, n'avoir aucun espoir, n'en avoir pas besoin, prendre la vie pour ce qu'elle est, et l'aimer, l'aimer éperdument.
UNE BONNE INTENTION - Solène BAKOWSKI
Amazon - 06/2017
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