Roy
a treize ans. Mais à l'âge où les copains et le collège occupent
une place capitale dans la vie d'un adolescent, il accepte
d'accompagner son père, Jim,
sur
une île désertique de l'Alaska et d'y vivre une année coupés
du monde.
Ce
projet un peu fou a germé dans l'esprit de ce père qu'il connaît
si mal, car ses parents ont divorcé lorsqu'il était enfant et que
les liens se sont ensuite distendus entre eux. Cette
aventure constitue en quelque sorte une tentative de
réconciliation.
Mais très
vite, Roy s'aperçoit que son père a beaucoup moins bien préparé
cette aventure qu'il ne l'avait affirmé. Il
ne connaît pas le nom de l’île habitée la plus proche, ni
comment construire un garde-manger, réparer le toit endommagé de la
cabane, éloigner les ours, …
Alors
que le danger rôde et qu’à chaque minute la sécurité de Roy est
menacée, Jim improvise, s’acharne à organiser leur vie sur l’île,
malgré les incidents qui vont ponctuer leur séjour. On perçoit le
malaise de Roy face à ce père instable, soucieux de bien faire mais
totalement déprimé, voire suicidaire, et de toute évidence à côté
de la plaque.
Témoin
des sanglots nocturnes de son père, Roy en devient même le
confident, jusqu’à
ressentir le mal-être d’adulte de ce dernier. Roy pressent
l’inéluctabilité des choses, et fait preuve d’un fatalisme
troublant pour son âge.
Alors
au lieu du rapprochement espéré, cette situation ne va créer que
de l'incompréhension mutuelle et des tensions qui iront crescendo…
jusqu'au drame.
On peut dire que ce livre est d'une noirceur totale !
Dans
un style prenant et sec, David Vann décrit admirablement une nature
sublime, potentiellement hostile, mais fascinante, témoin
de ce huis-clos entre un père et son fils, et d’une intrigue de
plus en plus insoutenable.
Grâce à la magie des mots et du style, David Vann nous tient en haleine et nous permet de supporter le drame jusqu'au bout.
Cela mérite bien le prix Médicis étranger ( entr’autre ) qui lui a été attribué en 2010 !
Grâce à la magie des mots et du style, David Vann nous tient en haleine et nous permet de supporter le drame jusqu'au bout.
Cela mérite bien le prix Médicis étranger ( entr’autre ) qui lui a été attribué en 2010 !
Un
livre à lire pour le style, l’univers riche, et ses personnages
fracassés !
Ce
roman a remporté les prix Médicis étranger 2010, prix des lecteurs
de L'Express, prix
de la Maison du livre de Rodez, prix du Marais 2011 des lecteurs de
la médiathèque L'Odyssée de Lomme. Depuis son formidable succès
en France, ce roman a été traduit en dix-huit langues et est
aujourd'hui disponible dans soixante pays du monde. Une adaptation
cinématographique est en cours.
SUKKWAN ISLAND - David VANN
Gallmeister - 05/01/2010
Folio - 30/08/2012
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