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vendredi 3 mai 2019

L'EMPREINTE - Alexandria MARZANO-LESNEVICH



Présentation de l’éditeur :

Étudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable. 

Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d'éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l'on imagine. Aussi troublant que déchirant. 

Qu’en penser ?

Parmi les choses insoutenables que l’on refuse particulièrement de s’imposer dans un roman, il y a l’assassinat d’un enfant. C’est pourtant non seulement le point de départ, l’élément central, mais aussi la tentative d’achèvement de ce roman.
L’empreinte est un roman complexe, très particulier, inclassable. Un récit d’une humanité profonde, à la fois roman noir, enquête journalistique criminelle et autobiographie. Un titre qui sonne tellement juste, comme l’empreinte profonde qu’il laisse sur le lecteur, l’empreinte des blessures du passé sur nos vies.

En juin 2003, Alexandria Marzano-Lesnevich a 25 ans. Elle est étudiante en droit à Harvard et commence un stage dans un cabinet de défense de la peine de mort à La Nouvelle Orléans. Elle se retrouve face à une affaire qui va changer le cours de sa vie, celle du meurtre du petit Jeremy, 6 ans assassiné en Louisiane en 1992, par Rick Langley. Ce dernier est un prédateur sexuel récidiviste qui échappe à la chaise électrique.

Bien qu’étant opposée à la peine de mort, Marzano s’étonne de sa réaction viscérale. Au fond de ses tripes, elle souhaite la mort de Langley. La descente dans la psyché et les mécanismes du tueur d’enfants éveillent, chez elle, l’écho de sa propre histoire. Celle d’avoir été abusée sexuellement par son grand-père lorsqu’elle était enfant. Ce sont alors les fils narratifs qui s’entremêlent, deux investigations sur dix ans de réflexion. L’un, documentaire, l’autre, autobiographique. L’auteure entraîne le lecteur dans sa réflexion sur des sujets dérangeants. La culpabilité, l’inceste, la peine de mort, la vengeance, le pardon, la résilience, le poids du silence et ses conséquences, les blessures qui se transmettent de générations en générations, la complexité de l’amour, le sentiment d’appartenance, la trahison.

Un roman bouleversant, dérangeant, que l’on referme la gorge nouée.

"J’ai toujours cru que c’étaient les mots de Lorilei* qui avaient incité le jury à épargner la vie de Ricky. Mais la vérité est plus complexe : elle ne lui pardonne pas, mais elle ne veut pas sa mort."
(* Lorilei = mère du petit Jeremy)

"Tous les documents que j’ai consultés m’ont permis d’imaginer Ricky, d’imaginer sa famille, de commencer à éprouver une certaine empathie à son égard. Je ne peux pas ne pas savoir – je ne peux pas ne pas affronter – ce qu’il a fait."

"Je commence à comprendre que je ne crois pas au fond que le fait que je sois contre la peine de mort – ou celui que d’autres soient pour – puisse se ramener à la raison. Il s’agit toujours de la même conviction simple, fondamentale : celle que chaque individu est une personne, quoi qu’il ait pu faire, et que prendre une vie humaine est mal."




Alexandria Marzano-Lesnevich est la fille de deux avocats. À l’instar de ses parents, elle a fait des études de droit avant de s'en détourner pour des raisons qui nourrissent son oeuvre.
Alexandria Marzano-Lesnevich est l’autrice de L’Empreinte, salué par la critique, notamment par The Guardian. Amazon a désigné L’Empreinte comme un des meilleurs livres de 2017.
Ce premier récit littéraire lui vaut de remporter le prix du livre étranger JDD / France Inter 2019, le Chautauqua Prize ainsi que le Lambda Literary Award for Lesbian Memoir en 2018. Elle a également reçu un Rona Jaffe Award en 2010 (un prix qui récompense chaque année des autrices débutantes) ainsi que plusieurs bourses et résidences d'artistes. 
Passionnée par l’écriture et le journalisme, elle a contribué à des journaux prestigieux tels que The New York Times ou Oxford American. Alexandria Marzano-Lesnevich a collaboré avec d’autres autrices pour proposer une anthologie intitulée Waveform: Twenty-First-Century Essays by Women célébrant le rôle des femmes essayistes dans la littérature contemporaine.
Alexandria Marzano-Lesnevich vit à Portland dans le Maine et enseigne la littérature.




L'EMPREINTE  -  Alexandria MARZANO-LESNEVICH

SONATINE  -  10/01/2019

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