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dimanche 26 mai 2019

IBOGA - Christian BLANCHARD



Présentation de l’éditeur :

28 octobre 1980. Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d’arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la « Louisette ».
Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d’honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir…
 
Deux ans auparavant, Jefferson avait rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga était alors entré en lui. Iboga l’avait rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.
 
Une fois, Max m’a dit quelque chose que j’ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu’il y aura des incohérences, des trucs qui n’iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
J’ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J’ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée.
 
Ce livre raconte la vérité… La vérité selon Jefferson Petitbois… Un homme trop jeune pour mourir.

Que penser ?


Après avoir été maintes fois interpellé par l’enthousiasme de certains blogueurs, je me suis finalement laissé tenter par la lecture du livre de Christian Blanchard, Iboga.
Je ne m’étais pas attendu à être à ce point séduit. L’auteur nous raconte l’histoire d’un homme, le dernier ayant bénéficié de la grâce présidentielle avant l’abolition de la peine capitale. Bonheur ou malheur !? On est en droit de s’interroger lorsqu’on sait qu’il va passer sa vie derrière des barreaux. Lorsqu’on est emprisonné à 17 ans, la vie est encore très longue.

Un récit qui, dès les premières pages, va se révéler très prenant. L’auteur démontre tout son art dans le fait qu’il ait réussi à me faire ressentir une profonde empathie pour un homme qui a commis des actes horribles. Attention, ces actes ne sont pas dévoilés d’emblée et c’est, je pense, ce qui a fait que j’ai pu autant m’attacher à Jeff. Parce que je ne connaissais pas encore ses méfaits. Parce qu’on apprend à connaître l’être humain qu’il est à l’instant présent avant de savoir qui il a été. C’est très bien pensé de la part de l’auteur.

Comme le dit si bien Karine Giebel, c’est une véritable "plongée dans l’âme humaine".
Jeff, on va le voir évoluer, on va être avec lui dans sa tête. Lorsqu’il espère, lorsqu’il a de la peine, lorsque ses souvenirs refont surface. C’est avec l’arrivée de la psychologue que le travail sur lui-même, sur son passé, va commencer. Comme une sorte de journal intime, il remplira des cahiers qui lui serviront d’exutoire. Des pages qu’il va noircir avec des mots et des dessins : ses souvenirs.

Ce récit m’a perturbé dans le sens où je ne pensais pouvoir ressentir de tels sentiments pour un homme comme Jeff. Bien que je réprouve les actes commis, je ne peux me défaire de l’idée qu’il a de grosses circonstances atténuantes. Un homme qui aura subi toute sa vie, qui aura toujours été sous la houlette d’une autre personne.

Outre ses actes et son passé, on va aussi vivre avec lui son quotidien en tant que détenu. La haine de certains gardiens à travers des violences physiques mais surtout psychologiques. L’amitié aussi avec Jean, un gardien très droit et d’une bonté extraordinaire qui sera pour lui, jusqu’au bout, d’un énorme soutien. Et puis, l’arrivée de cette petite souris qui m’a fait penser à "La ligne verte".

Jusqu’au bout j’ai été tenu en haleine. On ne sait pas où l’auteur va nous mener. Jusqu’à cette fin particulièrement émouvante. Elle signifie énormément et conclut d’une très belle (même si étrange d’utiliser un tel mot dans de telles circonstances) manière l’histoire.

Tout est parfaitement maîtrisé, les faits amenés avec doigté et la psychologie profonde.



IBOGA  -  Christian BLANCHARD

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