Au
printemps 45, vers la fin de la seconde guerre mondiale, un
bombardier allemand Junkers
JU 52 s’envole de Berlin pour une mission secrète. Pris dans une
tempête au-dessus de l’Islande, il se crashe sur le plus grand
glacier d’Europe, le Vatnajokull. Depuis cette date les américains
n’auront de cesse de retrouver l’épave. Et c’est justement ce
qu’un satellite vient enfin de localiser. La
Delta Force est déployée sur place pour récupérer la carlingue,
les cadavres congelés et aussi ce qui semble un secret explosif de
cette fin de guerre. On parle d'une bombe H allemande, d'or nazi...
Fantasmes. Lors des opérations sur le glacier, le jeune Elias, à
l'entraînement avec une équipe de sauvetage, voit la scène et
prévient sa sœur Kristin,
avocate,
à Reyjkjavik. Les services secrets américains vont alors tout faire
pour museler l'information. Au mépris des règles diplomatiques,
humaines...
Considéré
comme roman indépendant par rapport à la série du commissaire
Erlendur et à la trilogie des ombres, Opération Napoléon de
l’auteur islandais Arnaldur Indridason est publié en français en
2015, alors que c’est un livre publié en version originale en
1999. Il se situe donc parmi les premiers romans de l’auteur, avant
même La Cité des jarres.
Il
est ainsi intéressant de se rendre compte de la valeur de l’auteur
avant Erlendur, série qui lui a déjà valu de nombreux prix.
Cela
fait déjà quelques années que je n’ai plus lu un seul livre de
cet auteur, probablement attiré par d’autres lectures, d’autres
découvertes, mais j’en garde une excellente appréciation.
Opération Napoléon, que je classerais dans le genre
aventure/suspense, plutôt que thriller comme la série Erlendur, m’a
en tout cas procuré autant de plaisir de lecture.
J’y
ai retrouvé la patte de l’auteur qui sait capturer
l’attention du lecteur par une intrigue solide et captivante, et
des personnages forts qui suscitent ou non de l’empathie,
telle l’héroïne, espèce
de Lara Croft islandaise,
qui n’écoute que son courage pour sauver son frère et affronter à
la fois le
terrible glacier et l’odieux méchant.
Le
suspense est présent tout au long de la lecture. On s’interroge
sur cette fameuse cargaison ultra secrète que transportait l’avion.
Pourquoi avoir ainsi nommé cette opération ? Comment évolue
l’état d’Elias, le frère de Kristin ? Comment va-t-elle
s’y prendre pour réussir sa mission face à la Delta Force
américaine ?
La
lecture est agréable et rythmée, à
la manière d’un roman d’espionnage pour
autant que l’on
accepte l’invraisemblance
de certains
faits :
course-poursuite,
flingage dans la rue, …
JUNKERS JU-52 |
Arnaldur
Indridason en profite aussi pour évoquer
un problème épineux qui divise la population islandaise, à savoir
la présence d’une armée étrangère sur le sol islandais.
Je ne
peux pas supporter l’idée qu’une armée soit présente sur le
sol islandais, qu’elle soit américaine, britannique, française,
russe ou chinoise. Je ne l’accepterai jamais – plutôt mourir !
Et plus le débat se recentre sur les questions d’argent, d’emploi,
de licenciements et d’économie en général, plus ça me rend
dingue. Il est inconcevable que nous soyons dépendants,
financièrement, d’une armée. Quel genre de pays faut-il être
pour faire ce genre de choses ?
Bien que
l’Islande soit un petit pays, cela nous montre bien à quel point
il est épris de son indépendance.
L’épilogue
permet à Indridason de nous surprendre une dernière fois. Après
tout, pourquoi s’empêcher de prendre un peu de liberté avec
l’Histoire, surtout quand on écrit une fiction. Cela permet au
moins de répondre à la dernière question que se pose encore le
lecteur.
OPÉRATION NAPOLÉON - Arnaldur INDRIDASON
METAILIE - 2015
Format poche : POINTS 2016
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