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lundi 18 juin 2018

LES CHIENS DE DETROIT - Jérôme LOUBRY


DÉTROIT A PERDU SES REPÊRES.
SES HABITANTS L’ABANDONNENT.
SES ENFANTS DISPARAISSENT.
2013, à Détroit. Cette ville qui a été la gloire de l’Amérique n’est plus qu’une ruine déserte, un cimetière de buildings.
Cette nuit-là, la jeune inspectrice Sarah Berkhamp mène le groupe d’intervention qui encercle une maison et donne l’assaut. Mais aucun besoin de violence, le suspect attend, assis à l’intérieur. Il a enlevé cinq enfants. Et il est sans doute le Géant de brume, le tueur insaisissable qui a laissé derrière lui sept petits corps, il y a quinze ans. Alors pourquoi supplie-t-il Sarah : « Aidez-moi… » ?
L’histoire s’ouvre donc avec l’arrestation du coupable. Et pourtant, elle ne fait que commencer. À Détroit, personne n’est innocent…
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Il était une fois, dans un village reculé, une créature qu’on appelait le Géant de brume. Chaque nuit, lorsque la lune voilée par les nuages n’éclairait qu’à moitié, et que la brume humide léchait les maisons, il venait enlever les enfants qu’on ne revoyait jamais.

C’est en 1998 que commencèrent les premières disparitions. Sept enfants. Sept corps retrouvés, meurtris, sauvagement assassinés. L’enquête n’a jamais abouti. L’inspecteur Stan Mitchell qui en avait la charge subit encore maintenant les conséquences de cet échec. C’est aussi la raison pour laquelle il reconnaît rapidement la patte du tueur, en 2013, soit quinze ans plus tard, quand de nouvelles disparitions d’enfants sont signalées. Cette fois, c’est Sarah Berkhamp, jeune inspectrice, qui est chargée de cette nouvelle traque malgré elle, avec Stan pour adjoint. Le temps presse. Aucun cadavre n’est retrouvé. Où le Géant de brume cache-t-il les enfants ? Sont-ils vivants ?
L’auteur alterne deux enquêtes, celle de 1998 et l’actuelle. D’entrée de jeu, on assiste à l’arrestation du suspect. L’homme reste étonnamment calme malgré l’intervention armée et énergique des forces de l’ordre. « Aidez-moi. Vous êtes ma rédemption. » dit-il. Que signifient ces mots ?
Jérôme Loubry, dont c’est le premier roman, crée une ambiance particulièrement glauque en plantant le décor dans la ville américaine de Détroit, une ville frappée de plein fouet par la crise des subprimes, une ville désertée par ses habitants, où seuls les plus pauvres semblent rester, ceux qui n’ont pas les moyens de partir ou plus l’envie de tenter leur chance ailleurs. Les rues et les quartiers deviennent fantômes. Les toitures de milliers d’habitations s’affaissent en silence tandis que le bitume des routes se fissure de douleur. Les descriptions de l’auteur permettent une immersion du lecteur dans cette ville grise dont on ne sort pas indemne, et une comparaison évidente entre celle-ci et les personnages que la vie n’a pas épargnés.
L’inspecteur Stan Mitchell, aussi appelé Molosse à cause de sa corpulence trapue et puissante ainsi que de sa réputation de ne jamais rien lâcher, ne s’est jamais pardonné l’échec de la première enquête. Il devient alcoolique et violent, et en subit les conséquences : mariage raté, éloignement de son fils.
Sarah Berkhamp, jeune inspectrice, a aussi sa part d’ombre. Depuis l’enfance elle souffre d’une schizophrénie légère accompagnée d’hallucinations auditives, des voix qui lui dictent des impressions, impressions qui peu à peu vont donner un côté étrange mais que l’auteur arrive à rendre très plausibles, puisqu’elles nous guident vers la solution.
Les chiens de Détroit est un roman envoûtant, à l’atmosphère sombre et intense. Les chapitres courts, sans aucune fioriture, donnent à la lecture un rythme soutenu. Un vrai page-turner à dévorer avec délectation.

Né en 1976 à Saint-Amand-Montrond. Il a d’abord travaillé à l’étranger et voyagé tout en écrivant des nouvelles. Désormais installé en Provence, il publie en 2017 son premier roman.
LES CHIENS DE DETROIT  -  Jérôme LOUBRY
CALMANN-LEVY  -  11/10/2017







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