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mardi 16 janvier 2018

TOXIQUE - Niko TACKIAN

ELLE AIME SABOTER LA VIE DES AUTRES,
ELLE N’ÉPROUVE AUCUNE EMPATHIE,
ELLE POURSUIT UN BUT. ELLE EST TOXIQUE.

Scénariste de métier depuis quinze ans, Niko Tackian s’illustre depuis peu en littérature. Auteur de deux thrillers psychologiques, Quelque part avant l’enfer et La nuit n’est jamais complète parus chez Scrineo en 2015 et 2016, il se tourne ensuite vers l’univers du polar avec le très noir Toxique, paru chez Calmann-Lévy en 2017 et dans la collection Livre de Poche en ce début d’année 2018. et qui inaugure une future série.

Celle-ci a pour personnage principal Tomar Khan, enquêteur au 36 quai des orfèvres. L’auteur va donc prendre le temps de bien décrire son personnage central, et les autres qui gravitent autour de lui, famille et collègues de travail. Les personnages sont complexes, relativement bien développés, assez du moins pour créer avec le lecteur un lien particulier qui permet de s’imaginer facilement à leur côté, de vivre plus intensément une enquête non dénuée de suspense.


Le commandant Tomar Khan, d’origine khurde, est un mec inflexible et sanguin à la carrure de buffle, un flic qui flirte parfois avec la ligne rouge pour empêcher de nuire les prédateurs qui rôdent en ville, un homme condamné depuis son enfance à vivre une succession d’échecs, pourchassé par les démons du passé qui viennent le hanter, et qui a trouvé comme exutoire un club de boxe pour y relâcher la tension qu’il accumule. Tomar est aussi un encaisseur. Depuis sa naissance, la vie l’a pris pour un sac de frappe et s’acharne sur lui. Il n’a jamais connu l’insouciance d’une enfance normale, il s’est blindé, recouvert d’une couche épaisse de muscles et de principes pour échapper à la souffrance et ne plus jamais connaître le froid et la peur. Niko Tackian nous fait parfaitement comprendre la fragilité qu’il renferme et le rend profondément humain et particulièrement charismatique.

 Le décor du roman, c’est le Paris de janvier 2016, encore meurtri par les attentats. L’auteur intègre à l’histoire les infos relatées dans la presse à ce sujet ainsi que certains faits de la vie parisienne notamment au coeur du quartier du canal Saint-Martin, laissant l’impression au lecteur de lire un polar écrit en temps réel.

Dans Toxique Niko Tackian développe la thématique des gens toxiques que sont les sociopathes.
Le sociopathe n’est pas capable de voir la souffrance des autres et ne la respecte pas. Et surtout, il cherche à satisfaire ses besoins à tout prix. La sociopathie est une sorte d’immaturité figée. C’est un adulte qui a les mêmes réactions qu’un enfant de cinq ans. Il aime arracher les ailes des mouches sans se soucier de leur douleur. C’est aussi un bon manipulateur qui recourt rarement au mensonge, ou bien par omission. Il n’emploie ni la menace ni la contrainte et encore moins la force physique. Aux yeux du monde, il a l’air irréprochable ! Son art consiste à cerner les failles de ses proies pour mieux les exploiter. La notion de culpabilité n’existe pas chez lui. Sa seule limite, c’est la loi. Il peut être charmant en société. Ce sont des prédateurs sociaux qui laissent derrière eux un sillage d’espoirs brisés. Certaines particularités du sociopathe sont d’ailleurs des qualités mises en avant pour l’embauche dans de grandes entreprises.
Sachant qu’une personne sur 25 pourrait être sociopathe, je m’imagine poser sur mes collègues de travail un regard bien différent .

J’ai apprécié le style de l’auteur et sa façon de me faire entrer dans l’histoire.
Il ne faut pas grand-chose pour passer à côté d’un bon bouquin, et il est évident que je n’ai pas encore le temps de lire tout ce qui me tente. Ce qui est certain, c’est qu’après avoir lu Toxique avec un certain retard, je vais immédiatement enchaîner sur le second volet des aventures du Commandant Tomar Khan .



TOXIQUE  -  Niko TACKIAN
CALMANN-LEVY  -  04/01/2017
LIVRE DE POCHE  -  03/01/2018

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