Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance...
Olivier Norek pousse ses personnages jusqu'à leur point de rupture. Et lorsqu'on menace un membre de son équipe, Coste embrasse ses démons.
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Pour la
troisième fois, je me plonge avec plaisir dans l’univers d’Olivier Norek, de
ses personnages tellement attachants qu’ils en deviennent empathiques, Victor
Coste, un commissaire du SDPJ93, flic à taille humaine, bien dans sa peau, et
ses collaborateurs, Sam, Ronan, Johanna.
Ce
troisième opus est le plus abouti en matière d’intrigue, un roman noir avec une
touche moins sociale que les précédents, mais toujours empreint de réalisme.
Il
y a d’abord une famille corse qui trempe dans des affaires pas claires. Une
sœur surtout, spécialiste des braquages. Son petit frère veut y aller aussi.
Elle hésite, puis dit oui. Et bien sûr, il se fait prendre. Direction la case
prison. Elle va vouloir le faire évader. Mais pour y parvenir, elle va devoir
accepter un marché plus que risqué. Il y a aussi une famille de banlieusards
tout ce qu’il y a de plus classique. Le père travaille au tribunal. Et il va
devoir, lui aussi, se laisser embarquer dans un deal pas net pour sauver les
siens. Il y a cinq criminels, un pédophile, un braqueur, un kidnappeur, un
assassin et un ex-légionnaire serbe. Cinq destins qui vont se trouver liés
malgré eux.
Braquages.
Meurtres. Enlèvements. On passe d’une histoire à l’autre au risque d’être
déstabilisé, mais on comprend que chaque histoire est à tiroir et s’imbrique l’une
avec l’autre.
Le
style de Norek fait mouche : une écriture fluide et rapide, des chapitres
qui s’enchaînent comme le tic-tac d’une horloge bien huilée. Pas de fioritures
ni de remplissage. L’essentiel, juste l’essentiel.
Avec
une fin bien noire, Olivier Norek confirme sa volonté de clore cette trilogie,
à mon grand regret !
Il
me reste la certitude de savoir que l’auteur a mûri, a gagné en assurance, s’est
amélioré, et que son prochain ouvrage sera probablement tout aussi passionnant.
Un centre pénitentiaire n’est efficace que s’il reconstitue une société carcérale juste, avait-il dit. Sans prédateurs, sans proies, dans une parfaite équité, sans privilèges ni passe-droits, sans nécessité de violence, sans jalousie de ce que l’autre pourrait avoir de plus ou de mieux. La force devenant inutile, il ne reste plus qu’à vivre ensemble, en bonne société. Malheureusement, il n’existe pas d’endroit plus dangereux, inégal et injuste que la prison. Et au lieu de ressortir équilibré ou cadré, les détenus en sortent plus violents, désabusés, perdus et agressifs, sans aucun projet de réinsertion. Plus venimeux en sorte. La prison comme une école du crime.
PRIX Le Point DU POLAR EUROPEEN 2016.
PRIX des lecteurs de L'Express.
Surtensions - Olivier Norek
Editions Michel Lafon - 11/03/2016
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