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mercredi 4 avril 2018

SILVER WATER - Haylen BECK


Après l’abandon d’une précédente lecture, je n’arrivais pas à me décider pour la suivante. Tombé par hasard sur Silver Water de Haylen Beck, je sus que c’était le livre que je voulais lire. L’intrigue semblait intéressante et j’étais à peu près certain que j’allais apprécier. J’avais raison. Après avoir lu seulement quelques pages, j’étais totalement absorbé par cette histoire.

Celle-ci commence alors qu’Audra Kinney et ses deux enfants, Sean, dix ans, et Louise, quatre ans, traversent l’Arizona pour se rendre en Californie. Audra les éloigne de leur père, un mari violent. Elle respecte scrupuleusement le code de la route car elle ne tient pas à attirer l’attention des forces de l’ordre, étant donné que la décision de garde des enfants n’a pas encore été prononcée par les tribunaux.
Malgré cela, elle se fait arrêter par le shérif local pour un simple contrôle de routine, un contrôle qui ne prend pas la tournure escomptée et finit en garde à vue.
Le shérif appelle en renfort sa collègue, une femme officier, pour s’occuper des enfants.
Je pouvais sentir la panique d’Audra, celle des enfants… qu’est-ce qui se passe ?
Alors qu’Audra essayait de se calmer en respirant profondément, je me suis retrouvé à faire de même.

Parmi les personnages principaux, Sean, le fils aîné d’Audra est impressionnant, peut-être à la limite de la crédibilité tant ses attitudes, ses raisonnements, semblent être un peu trop matures pour un enfant de cet âge. Comme preuve son comportement qui se veut rassurant avec sa petite sœur lorsque le shérif emmène sa maman. Bien que le shérif lui dise que tout ira bien, Sean ne le croit pas. Il voit quelque chose dans les yeux du shérif qui les regarde, quelque chose qui le terrifie. D’autres comportements de Sean, un peu trop adultes à mon goût, à d’autres moments, m’ont fait repenser à cela mais je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler l’histoire.

Il existe aussi des rapports et échanges de courriels qui ajoutent plus d’ampleur à l’histoire et donnent aux lecteurs une idée de l’endroit où les choses se dirigent.

Audra se sent impuissante et seule face à l’autorité du shérif et des forces de l’ordre qui vont se charger de l’enquête. Elle doit pourtant être forte pour ses enfants. Nous en apprenons davantage sur son passé et à quel point son mari est diabolique.
Mais elle n’est pas aussi seule qu’elle le pense. La couverture médiatique de cette affaire attire l’attention de quelqu’un qui a vécu quelque chose de similaire dans son passé et le pousse à vouloir aider Audra.

Le style d’écriture de l’auteur et les chapitres courts rendent l’histoire fluide et facile à lire. De plus, la construction du récit s'avère épatante. Pas de retournements de situations inattendus dans cette histoire. La manipulation dont est victime la jeune femme est époustouflante. Le suspense ne réside pas dans l'identité des coupables, ni dans le kidnapping, mais dans le sort des enfants et la capacité de leur fragile mère à surmonter l'épreuve. Cela peut paraître sombre et dérangeant, d’autant que l’on s’en prend à des enfants, mais l’auteur s’en sort bien et n’exagère pas trop avec des détails. On pense à certaines choses sans vraiment les lire.

Ce fut donc une lecture passionnante et convaincante que je recommande fortement.



Haylen Beck n’est pas un auteur inconnu. C’est le pseudonyme de l’écrivain nord-irlandais Stuart Neville. Son roman “Les fantômes de Belfast” (Éd.Rivages, 2011) fut récompensé par le Prix Mystère 2012. Outre “Ratlines” (2013), ses titres de la série ayant pour héros Jack Lennon sont progressivement traduits en France. S’il utilise ici un autre nom d’auteur, c’est pour marquer la différence entre ses romans noirs et ce thriller.

SILVER WATER  -  Haylen BECK
HARPER COLLINS NOIR  -  14/03/2018

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