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vendredi 26 mai 2017

UNE SAISON AU CAMBODGE - Lawrence OSBORNE

Robert Grieve, jeune enseignant britannique est de nature un rêveur solitaire. Silencieux et réservé, adepte des vacances hors des sentiers battus et des endroits bondés de touristes, il opte pour un séjour au Cambodge, désireux de se laisser dériver longtemps sans s’en soucier, dans ce pays où la vie est paisible et abordable. Sa vie ne connaît jamais d’extras, de coups de folie. Il ne s’accorde jamais le moindre luxe. Ses relations se nouent et se défont au petit bonheur, lors de moments de distraction. Pourtant Robert a bien un fantasme, connaître une vie différente, parallèle à sa vie actuelle. Cette idée va alors prendre de l’envergure et ne plus lui sembler aussi incroyable, lui faisant ainsi comprendre qu’il n’a plus envie de rentrer chez lui.
Tout commence par une virée au casino Diamond Crown de Pailin, le soir de son arrivée au Cambodge. La chance du débutant lui fait remporter le jackpot, une somme rondelette qui lui fait miroiter la possibilité d’assouvir son fantasme. Sauf qu’autour de lui, et de fil en aiguille, tout finit toujours par se savoir. Un expatrié qui se balade avec une valise pleine de billets finit par attirer quelques envieux, moins naïfs et moins scrupuleux. Un américain charmeur, un flic corrompu, un escroc chauffeur de taxi et la fille d’un riche médecin vont tour à tour modifier le cours de son existence.

Dans ce livre, chaque personnage est un chercheur. Robert et Sophal cherchent simplement le bonheur, alors que d’autres cherchent la fuite, de l’argent, une sécurité, ou une revanche, et que Davouth cherche ses proies comme un chasseur, comme on lui a appris à faire depuis son plus jeune âge.
Ce roman a toutes les caractéristiques d’un thriller. Le suspense se construit lentement, régulièrement, tandis que la menace croît chapitre après chapitre, avec une ironie dramatique qui garde le récit nerveux et saisissant. Mais en plus, il permet de s’interroger sur la chance et la hasard, sur le rôle du rationnel et de l’irrationnel, de l’impérialisme et de l’occidentalisation, de la guerre, la profondeur des cicatrices et leur lente guérison (ou pas). L’innocence de Robert est à la fois séduisante et dangereuse dans un pays ancien qui a émergé d’une période de traumatisme intense, et sa mentalité européenne rationaliste ne lui permet pas de comprendre l’aspect irrationnel de cette culture – les signes, les présages, les rêves, les fantômes et les esprits.
Il peut être lu simplement comme un thriller, un roman à suspense et être parfaitement agréable, mais ses thèmes plus profonds le rendent beaucoup plus riche et fascinant.

Une belle découverte !



C'est l'absence d'amour qui est éphémère, bornée et destinée à ne pas perdurer, parce qu'elle ne mène nulle part. Si la vie est un ruisseau, l'absence d'amour est le barrage constitué de débris et de branches. Il ne peut durer. Il se rompt, branche par branche, et le courant reprend son mouvement, car c'est sa nature. Il n'a nulle part ailleurs où aller. La vie va de l'avant.

Tant d'éducation et de modération pour rien. D'un coup de fusil d'assaut, un enfant fou peut annihiler en une fraction de seconde toute la musique classique, les écrits de Marx et les mathématiques que vous avez engrangés, pour la seule raison qu'il a envie d'observer vos convulsions.




D’origine britannique, Lawrence Osborne est avant tout un globe-trotteur qui a vécu à Paris, au Maroc, en Italie, à NewYork, Mexico, Istanbul puis Bangkok où il réside actuellement. Auteur de romans et d’essais, il est également journaliste et contribue régulièrement au New York Times et au Wall Street Journal .

Source : http://calmann-levy.fr/auteur/lawrence-osborne

UNE SAISON AU CAMBODGE  -  Lawrence OSBORNE
CALMANN-LEVY  -  10/05/2017

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