Quatrième de
couverture :
Kansas,
un été plus chaud qu'à l'ordinaire. Une décapotable rouge fonce
sur l'Interstate. Du sang coule dans un abattoir désaffecté. Une
présence terrifiante sort de l'ombre. Des adolescents veulent
changer de vie. Des hurlements s'échappent d'une cave. Des rêves de
gloire naissent, d'autres se brisent. La jeune Hayley se prépare
pour un tournoi de golf en hommage à sa mère trop tôt disparue.
Norma, seule avec ses trois enfants dans une maison perdue au milieu
des champs, essaie tant bien que mal de maintenir l'équilibre
familial. Quant à Tommy, dix-sept ans, il ne parvient à atténuer
sa propre souffrance qu'en l'infligeant à d'autres... Tous trois se
retrouvent piégés, chacun à sa manière, dans un engrenage
infernal d'où ils tenteront par tous les moyens de s'extirper.
Quitte à risquer le pire. Et il y a Helena... Jusqu'où une mère
peut-elle aller pour protéger ses enfants lorsqu'ils commettent
l'irréparable ? Après Les Loups à leur porte, Jeremy Fel aborde
cette vertigineuse question dans une grande fresque virtuose aux
allures de thriller psychologique.
Mon
avis :
Tout
juste sorti de l’univers très sombre de Jérémy Fel avec son
premier roman, Les
loups à leur porte,
je replonge avec délectation dans son second ouvrage, tout aussi
glauque
et violent, Helena.
Dès
les premiers chapitres, je retrouve l’écriture fluide
et
le style directe
et efficace de
l’auteur. Le
mal est présent dès le départ en la personne de Tommy, psychopathe
en plein devenir qui se repaît pour l’instant du sang chaud des
animaux qu’il sacrifie, mais dont les pensées obsessionnelles vont
vers cette fille, Tessa Wilkins.
Comme
dans Les
loups à leur porte,
les
personnages sont présentés
à un moment donné de leur existence, chaque tranche de vie
constituant une histoire bien différente de la précédente. Et
puis, petit à petit, ces
histoires vont se rejoindre en un motif unique d’où s’échappent
des cris de peur et de douleur. On sent le danger sous-jacent qui
s’apprête à exciter nos angoisses viscérales.
Si
on retrouve dans ce livre le même univers et la même intensité que
dans son premier roman, j’ai par contre moins apprécié les
personnages, tour
à tour victimes et bourreaux, anges et démons, vis-à-vis desquels
j’ai ressenti tantôt de l’empathie et de la compassion, tantôt
condamnant leur attitude les menant à la pire des violences.
Jérémy
Fel amène une réflexion sur la question du mal. Doit-on accepter
une violence gratuite en réponse à un traumatisme subi ?
Existe-t-il une loi à l’amour d’une mère pour son enfant ?
Helena
est un roman étouffant d’une violence ahurissante, d’une
noirceur abyssale.
Faute de m’attacher aux personnages, et confronté par moment à des longueurs, j’ai parfois eu du mal à poursuivre ma lecture dans un livre de 700 pages que je trouvais alors interminable.
Est-ce
l’envie de connaître l’épilogue de l’histoire qui l’a
emporté, ou celle de savoir qui est cette Helena, que l’on
s’attend à être l’héroïne phare du livre, mais dont l’auteur
ne parle jamais, si ce n’est à la fin !
HELENA - Jérémy FEL
Editions RIVAGES - 22/08/2018
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