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dimanche 14 octobre 2018

DERRIÈRE LES PANNEAUX IL Y A DES HOMMES - Joseph INCARDONA


Quatrième de couverture :

Pierre a tout abandonné, il vit dans sa voiture, sur l'autoroute. Là où sa vie a basculé il y a six mois. 
Il observe, il surveille, il est patient. 
Parmi tous ceux qu'il croise, serveurs de snack, routiers, prostituées, cantonniers, tout ce peuple qui s'agite dans un monde clos, quelqu'un sait, forcément. 
Week-end du 15 août, caniculaire, les vacanciers se pressent, s'agacent, se disputent. Sous l'asphalte, lisse et rassurant, la terre est chaude, comme les désirs des hommes. 
Soudain ça recommence, les sirènes, les uniformes. 
L'urgence. 
Pierre n'a jamais été aussi proche de celui qu'il cherche. 

Mon avis :


Ce n’est pas un grand mystère, on l’apprend très rapidement, Pierre cherche un salopard qui a enlevé sa fille de huit ans quelques mois plus tôt le détruisant lui et Ingrid sa femme. Il est démoli mais armé par la rage de la vengeance tandis que son épouse a fui dans l’alcool et le sexe dégueulasse. Une nouvelle disparition en ce weekend du 15 août va éveiller Pierre…
Tout est montré, crûment, outrageusement réaliste: les parents détruits, les flics démunis, les jouisseurs des malheurs d’autrui, les employés des relais routiers, les épaves perdues de ces faux îlots, les paparazzi, les psychologues impuissants, les gros cons, les pauvres beaufs et leur fausse compassion, tout ce monde interlope qui se retrouve tous les ans aux moment de ces tristes migrations et qui entre en surchauffe avec cette tragédie à gerber.

Joseph Incardona raconte avec cruauté tout ce que vous avez seulement entraperçu : cette sale impression de piège incontournable où nous sommes contraints de nous arrêter, une halte forcée pour soi-disant nous délasser, pipi, carburant, bouffe immangeable, et contemporains pressés accompagnés de gosses énervés.

Certes, c’est du beau roman noir. Certes, il a reçu le Grand Prix de littérature policière 2015. Encore faut-il aimer le style direct, incisif de l’auteur. Un mot, deux mots, trois mots, et une succession de phrases courtes pour porter un regard pointu et acerbe sur notre société et ses contemporains. Joseph Incardona ne supporte pas la tiédeur en écriture qu’il faut supporter dans ce roman fort mais néanmoins éprouvant. Et au sein de cette dissertation, de ses points de vue et ses états d’âme, l’auteur retombe sur ses pas et nous livre de nouveaux éléments sur la quête du père, justicier de l’autoroute, et l’enquête policière.

Un roman dur et éprouvant, même si j’ai moins apprécié le style de l’auteur.




Joseph Incardona est un écrivain, scénariste et réalisateur suisse.
Né d'un père italien et d'une mère suisse, il a vécu notamment à Paris et Bordeaux avant de s'installer à Genève. 
Riche de sa culture suisse et italienne, admirateur de la vitalité des écrivains de la péninsule, il puise ses références dans le roman noir - "roman social" par excellence - et la littérature américaine du XXe siècle (John Fante, Jack Kerouac, James Lee Burke, Charles Bukowsky.). 
Auteur d’une dizaine de romans et de deux pièces de théâtre, il est également scénariste de bande dessinée et réalisateur d’un long métrage "Milky Way" (prix du public au festival international du film policier de Liège en 2014).
En 2008, il obtient le 2ème Prix de la Cinémathèque suisse pour son court métrage, "Annonciation".
"Lonely Betty" paru en 2010 chez Finitude, éditeur bordelais, a obtenu le Grand Prix du Roman Noir à Beaune.
En 2015, son roman "Derrière les panneaux il y a des hommes", publié aux Éditions Finitude, remporte le Grand prix de littérature policière.
En 2018, "Permis C" obtient le Prix du Roman des Romands.

Son site : http://www.josephincardona.com


DERRIÈRE LES PANNEAUX IL Y A DES HOMMES  -  Joseph INCARDONA

Edition FINITUDE  -  2015
Version Poche : POCKET  -  9/02/2017



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