A
17 ans Lionella, d'origine italienne, ne vit que pour le violoncelle,
ce qui la distingue des autres adolescents de Seraing, la petit ville
où elle habite en Belgique. Elle peine toutefois à trouver le
morceau qui la démarquerait au prochain grand concours Arpèges.
Jusqu'au jour où son meilleur ami lui apporte un coffret en métal,
déniché dans une brocante. Lionella y découvre un journal intime,
une médaille coupée et... une partition pour violoncelle qui
ressemble étrangement à une sonate de Vivaldi. Elle plonge alors
dans le destin d'Ada, jeune orpheline du XVIIIe siècle, pensionnaire
de l'Ospedale della Pietà, à Venise, dans lequel "le prêtre
roux", Antonio Vivaldi, enseignait la musique à ces âmes
dévouées.
Pour
son premier roman, Christiana Moreau nous
raconte
une histoire passionnante avec des personnages attachants.
L’alternance des lieux et des époques est parfaitement limpide et
ne nuit absolument pas
à
la compréhension. Le début du livre se passe à Seraing, une ville
dont l’auteur nous parle du
déclin
de la sidérurgie et
de la renaissance urbaine actuelle,
une ville que je connais puisque j’habite aussi en périphérie
liégeoise.
Lionella
et Kevin, Sérésiens d’origine, ne semblent pas accepter ces
conditions de vie, ne se comportent pas comme les autres jeunes de
leur âge. Lionella n’a d’yeux que pour la musique, le
violoncelle en particulier. Kevin n’a d’yeux que pour Lionella.
Tandis qu’elle peine à trouver une partition originale pour un
concours musical, Kevin apporte à Lionella un
coffret trouvé dans une brocante et contenant une partition et un
journal intime.
Vautrée sur son lit, Lionella s’appliquait à déchiffrer le cahier d’Ada…. Et très vite elle fut happée par son histoire, incapable de refermer le recueil de souvenirs dont elle tournait les pages avec l’impression de partager le même envoûtement pour la musique et le violoncelle. Fascinée, elle était entrée de plain-pied dans sa vie, dans un autre siècle, un autre lieu. Elles étaient unies par une passion commune.
Ce
journal est celui d’Ada, jeune fille abandonnée à la naissance,
élevée au sein d’un ospedale vénitien, à la fois orphelinat et
conservatoire de musique. Antonio Vivaldi y fut l’un des
professeurs les plus célèbres.
Grâce
aux chapitres consacrés à ce journal intime, on se laisse
transporter avec délectation dans la Venise du 18e
siècle, cette
Venise où vit Ada pour laquelle on a tant d’empathie.
On
côtoie Antonio Vivaldi qui nous enchante par sa musique. On découvre
les secrets des luthiers, la fabrication des masques, la vie des
jeunes filles au sein des ospedali, …
Cette
lecture a donc été pour moi une agréable surprise. Seul petit
bémol : l’histoire
ne nous dit pas comment
ce
coffret est arrivé à Liège, mais en ayant pris connaissance d’un
détail dévoilé en fin d’histoire, peut-être peut-on alors
l’imaginer.
Christiana Moreau - La sonate oubliée.
Préludes - 01/2017
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