Que sommes-nous réellement prêts à faire pour sauver nos proches ?
Cette question, Éric de la Boissière se la pose tous les jours. Sa fille, Élodie, est atteinte d'une grave maladie rénale. Du fait de son groupe sanguin, ses chances de recevoir une greffe sont quasi nulles. Mais avec beaucoup d'argent... Élodie doit pouvoir être soignée, pense Éric. Dirigeant d'un établissement financier, il a entendu parler de réseaux parallèles permettant d'obtenir un organe sain de donneurs volontaires.
Que sommes-nous prêts à sacrifier pour sauver nos proches ?
Cette question, Gilles Patrick ne se l'était jamais posée. Mais depuis quelques semaines, ce grand chirurgien ne dort plus. Tandis qu'un revolver est braqué sur la tempe de son épouse et de sa fille, un groupe d'hommes le contraint à pratiquer de lourdes opérations sur de jeunes patients pourtant en pleine santé.
Les circonstances ont beau être différentes, la raison qui a fait basculer ces deux hommes dans un autre monde est la même. Et si la volonté de sauver un proche n'était pas une raison suffisante ? D'une noirceur abyssale, le nouveau roman de Christian Blanchard explore les âmes compromises et pousse ses personnages, comme le lecteur, dans leurs pires retranchements.
Qu’en
penser ?
Dans
son troisième roman paru chez Belfond, Christian Blanchard, comme à
son habitude, nous plonge à nouveau dans les tréfonds de l’âme
humaine.
Que
sommes-nous prêts à faire ou à sacrifier pour sauver nos proches ?
D’entrée
de jeu, l’auteur plonge le lecteur au coeur de l’action.
Cette
question, c’est d’abord un chirurgien renommé qui se la pose
quand sa famille est prise en otage afin de le contraindre à
pratiquer des prélèvements d’organes sur de jeunes patients en
bonne santé.
Cette
question, les époux La Boissière se la posent tous les jours, ou
devrais-je dire ne veulent pas se la poser. Leur fille Élodie est
atteinte d’une grave maladie rénale. Elle a un besoin urgent d’une
greffe rénale, mais il est très difficile de trouver via le circuit
normal un donneur compatible. Alors l’argent mis sur la table évite
de se poser des questions et résout le problème des états d’âme.
Et
puis, il y a Némo, un vieil homme , alcoolique et fumeur invétéré,
dont la vie s’est écroulée avec le suicide de sa fille Mélanie à
14 ans. Un jour, il sauve une
jeune fille
prête à se suicider, et
la recueille chez lui. Il la prénomme Muette puisqu’elle ne dit
rien. Sur son corps, il observe une longue cicatrice. A défaut
d’avoir pu sauver sa fille, qu’est-il encore prêt et capable de
faire pour sauver celle-ci ?
Et
que dire aussi de ces enfants – Aïcha, Diarra, Sayid, … -
victimes d’un monstrueux trafic ? L’auteur nous parle d’une
exploitation honteuse des plus démunis. Ces enfants ont vécu des
drames et des tortures qui les ont fait cruellement basculer de
l’enfance à l’enfer.
Le
plus dur est de savoir que ces enfants sont des milliers à travers
le monde, des enfants qui n’ont pas demandé à venir au monde, et
qui cherchent juste à vivre.
Comme
si leur misère ne suffisait pas, comme si leur courage, leur
ténacité ne
pouvait pas être récompensé,
il faut encore qu’ils soient exploités par des bourreaux sans âme.
Christian
Blanchard nous parle de ces personnages, tous criant de vérité, qui
vont se croiser pour le meilleur et pour le pire. Nous
nous y attachons, nous souffrons à leur côté, nous les suivons
entre espoirs déçus, rêves et désillusions. Ils vont nous tordre
les tripes. Leurs destins brisés nous pinceront le coeur et nous
laisseront un goût amer en bouche.
Un
roman bien noir, qui nous bouscule, nous dérange, nous questionne.
Une
plongée saisissante de plus dans la noirceur de l’âme humaine.
SEUL AVEC LA NUIT - Christian BLANCHARD
BELFOND - 16/05/2019
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