Quatrième
de couverture :
L’Algérie
dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma
qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une
société française traversée par les questions identitaires, tout
semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien
pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a
été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.
Avis :
L’art
de perdre est un roman dont on a beaucoup parlé en 2017, une
saga familiale foisonnante qui débute dans l’Algérie des années
30.
Dans
la première partie, nous rencontrons Ali qui, dans sa Kabilie
natale, semble promis à un avenir bouché à se casser le dos à
essayer de cultiver une terre rocailleuse jusqu’à ce qu’un jour,
comme un cadeau du ciel, un pressoir charrié par la rivière croise
sa route, manquant de peu de l’estropier.
Dès lors, sa vie se transforme, Ali se lance dans la culture des oliviers et produit de l’huile, les affaires sont florissantes.
Mais ce que l’on appelle pudiquement « les évènements » sont en marche et le destin de bien des hommes et celui d’Ali devenu Harki va basculer, jusqu’à ce qu’un bateau l’emmène sous d’autres cieux.
Dès lors, sa vie se transforme, Ali se lance dans la culture des oliviers et produit de l’huile, les affaires sont florissantes.
Mais ce que l’on appelle pudiquement « les évènements » sont en marche et le destin de bien des hommes et celui d’Ali devenu Harki va basculer, jusqu’à ce qu’un bateau l’emmène sous d’autres cieux.
Dans
la deuxième partie, Ali essaie de survivre avec sa famille dans un
camp à Rivesaltes et Hamid, son fils va poser des questions qui
resteront sans réponse. le père à jamais blessé, garde le
silence. Un fossé d’incompréhension va se creuser peu à peu.
Naïma,
la petite fille d’Ali, vit heureuse à Paris, jusqu’à ce que les
attentats de 2015, l’obligent à se poser des questions sur le
passé de sa famille dont elle ignore tout.
Il
y a beaucoup d’émotion et d’amour dans ce livre, même si les
sentiments restent muets, faute de mots pour dire je t’aime ou je
te comprends.
Ce
roman poignant évoque avec subtilité et émotion les destins brisés
par l’Histoire et l’irrationalité des hommes, les séquelles de
la colonisation, l’exil, le déracinement, le lourd poids de
l’héritage familial mais aussi la force de l’amour filial.
La
plume d’Alice Zeniter est élégante,
tout à tour musicale et brutale. Le
livre habite longtemps le lecteur avec des personnages qui
au fil des pages deviennent des compagnons de route pour lesquels on
a de la tendresse, qui vous font vibrer par
leurs
souffrances, leurs amours, leurs vies.
Alice
Zeniter,
née en 1986 à Clamart,
dans les Hauts-de-Seine,
est une romancière, traductrice, scénariste, dramaturge et
metteur en scène de théâtre française.
Elle obtient le Prix
Goncourt des lycéens 2017 avec
son quatrième roman L'Art
de Perdre.
L'ART DE PERDRE - Alice ZENITER
Coédition Flammarion/Albin Michel 16/08/2017
Format Poche - J'ai lu - 30/01/2019
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