Max et la grande
illusion est un de ces livres
qui nous
replonge parmi ces souvenirs merveilleux de l’enfance, ces moments
de fascination dont sont responsables les magiciens, ces maîtres de
l’illusion.
Les
prouesses technologiques
et transformations importantes du début du XXe siècle étaient
considérées
par certains comme l’oeuvre du diable. C’était
cela la magie du nouveau siècle. Rien
d’étonnant alors à ce que la
grande illusion marque les esprits rationnels d’une
population qui n’a
pas encore eu le temps de s’adapter aux prémices du monde moderne.
Mosche
naquit à Prague après la fin de la grande guerre. Le rabbin Laibl
Goldenhirsch en accepta la
paternité bien qu’un doute subsistait. Fallait-il croire aussi au
miracle ?
Il
perdit sa mère durant sa huitième année, et par la même occasion
la relation tendre qu’il avait avec son père, à cause du
désespoir qui minait celui-ci et de son comportement imprévisible
en état d’ivresse. Ce qui
marqua le jeune Mosche, âgé de quinze ans, alors qu’il assistait
à un spectacle du cirque
magique, fut le numéro de l’Homme demi-lune, célèbre magicien et
directeur du cirque.
Max
Cohn, quant à lui, voit
le jour à Los Angeles au début du XXIe siècle, quelques
décennies après Mosche. Max
est profondément marqué par
le divorce de ses parents. Lors du déménagement de son père, il
trouve un vinyle, les plus grands tours de Zabbatini, parmi
lesquels figure le sortilège de l’amour éternel. Max est persuadé
qu’il détient la solution pour faire renaître l’amour entre ses
parents et reconstituer sa
famille. A défaut de pouvoir
écouter la fameuse formule magique, Max va tâcher
de retrouver ce fameux magicien.
Emanuel
Bergmann, dont c’est le premier livre, nous conte l’histoire
d’une amitié improbable entre un enfant aux rêves plein la tête
et un vieil homme perdu, un
enfant dont l’innocence lui
permet de croire en cet aspect merveilleux de la magie, et un vieil
homme qui n’est plus que l’ombre de lui-même, mais qui fut
expert en illusion, capable d’agir sur le mental pour amener
l’illusion, les rêves dans la tête des gens.
La
lecture, facile et plaisante, est rythmée par l’alternance des
époques, le passage d’un siècle à l’autre, d’un personnage à
l’autre, au fil des chapitres.
Ce
sont finalement deux histoires que nous lisons en parallèle, et
qui finissent par se recouper.
Celle
de Mosche est la principale. C’est une aventure merveilleuse
et une belle histoire
d’amour, mais qui
finit
en tragédie (Mosche était, après tout, un homme juif pendant la
seconde guerre mondiale, à Berlin) .
L’autre,
celle de Max, est à mon sens la plus touchante. On
ne peut être qu’impressionné par ce jeune garçon plutôt futé
pour son âge, déterminé à sortir le vieil homme de sa tanière
pour arriver à ses fins, l’occasion aussi pour Zabbatini de
trouver une sorte de rédemption, une
paix intérieure.
Il
n’est d’ailleurs pas impossible que la fin apporte des larmes aux
yeux, même des lecteurs les plus cyniques.
C’est
un livre qui fait du bien, que l’on voudrait prolonger au-delà du
mot Fin, tant la
personnalité des deux personnages principaux suscite énormément
d’empathie, tant on se
plaît dans cet univers coloré, foisonnant, vibrant d’authenticité,
décrit par l’auteur.
Un
livre magique qui présente la vie dans des couleurs plus brillantes,
une magie propre à la littérature.
Qu'est-ce que l'amour ? demanda Zabbatini.
L'amour, c'est quand on ressent ce que pense l'autre. Quand on sait les secrets que cache son coeur. L'amour, c'est quand on connaît l'âme de l'autre mieux que la sienne. L'amour n'est pas une illusion. C'est la chose la plus vraie au monde. Notre raison de vivre. Il existe ou il n'existe pas. Nous pouvons seulement en faire l'expérience. Nous ne pouvons pas le fabriquer.
Emanuel Bergmann est né en 1972 à Sarrebruck, en Allemagne. Après son lycée, il s'installe à Los Angeles pour étudier le cinéma et le journalisme. Passionné par la magie du grand écran, il a travaillé pour différents studios de cinéma, compagnies de production et éditeurs indépendants. Il partage actuellement son temps entre enseignement, traduction et écriture. Son premier roman, Max et la grande illusion, a été un best-seller en Allemagne et s'est vendu dans une dizaine de pays.
(Source : Belfond.fr)
MAX ET LA GRANDE ILLUSION - Emanuel BERGMANN
BELFOND - 07/09/2017
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