Après
l’abandon d’une précédente lecture, je n’arrivais pas à me
décider pour la suivante. Tombé par hasard sur Silver Water
de Haylen Beck, je sus que c’était le livre que je voulais
lire. L’intrigue semblait intéressante et j’étais à peu près
certain que j’allais apprécier. J’avais raison. Après avoir lu
seulement quelques pages, j’étais totalement absorbé par cette
histoire.
Celle-ci
commence alors qu’Audra Kinney et ses deux enfants, Sean, dix ans,
et Louise, quatre ans, traversent l’Arizona pour se rendre en
Californie. Audra les éloigne de leur père, un mari violent. Elle
respecte scrupuleusement le code de la route car elle ne tient pas à
attirer l’attention des forces de l’ordre, étant donné que la
décision de garde des enfants n’a pas encore été prononcée par
les tribunaux.
Malgré
cela, elle se fait arrêter par le shérif local pour un simple
contrôle de routine, un contrôle qui ne prend pas la tournure
escomptée et finit en garde à vue.
Le
shérif appelle en renfort sa collègue, une femme officier, pour
s’occuper des enfants.
Je
pouvais sentir la panique d’Audra, celle des enfants… qu’est-ce
qui se passe ?
Alors
qu’Audra essayait de se calmer en respirant profondément, je me
suis retrouvé à faire de même.
Parmi
les personnages principaux, Sean, le fils aîné d’Audra est
impressionnant, peut-être à la limite de la crédibilité tant ses
attitudes, ses raisonnements, semblent être un peu trop matures pour
un enfant de cet âge. Comme preuve son comportement qui se veut
rassurant avec sa petite sœur lorsque le shérif emmène sa maman.
Bien que le shérif lui dise que tout ira bien, Sean ne le croit pas.
Il voit quelque chose dans les yeux du shérif qui les regarde,
quelque chose qui le terrifie. D’autres comportements de Sean, un
peu trop adultes à mon goût, à d’autres moments, m’ont fait
repenser à cela mais je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler
l’histoire.
Il
existe aussi des rapports et échanges de courriels qui ajoutent plus
d’ampleur à l’histoire et donnent aux lecteurs une idée de
l’endroit où les choses se dirigent.
Audra
se sent impuissante et seule face à l’autorité du shérif et des
forces de l’ordre qui vont se charger de l’enquête. Elle doit
pourtant être forte pour ses enfants. Nous en apprenons davantage
sur son passé et à quel point son mari est diabolique.
Mais
elle n’est pas aussi seule qu’elle le pense. La couverture
médiatique de cette affaire attire l’attention de quelqu’un qui
a vécu quelque chose de similaire dans son passé et le pousse à
vouloir aider Audra.
Le
style d’écriture de l’auteur et les chapitres courts rendent
l’histoire fluide et facile à lire. De plus, la construction du récit s'avère épatante. Pas de retournements de
situations inattendus dans cette histoire. La manipulation dont est victime la jeune femme est époustouflante. Le suspense ne réside pas dans l'identité des coupables, ni dans le kidnapping, mais dans le sort des enfants et la capacité de leur fragile mère à surmonter l'épreuve. Cela peut paraître sombre et
dérangeant, d’autant que l’on s’en prend à des enfants, mais
l’auteur s’en sort bien et n’exagère pas trop avec des
détails. On pense à certaines choses sans vraiment les lire.
Ce
fut donc une lecture passionnante et convaincante que je recommande
fortement.
Haylen Beck n’est pas un auteur inconnu. C’est le pseudonyme de l’écrivain nord-irlandais Stuart Neville. Son roman “Les fantômes de Belfast” (Éd.Rivages, 2011) fut récompensé par le Prix Mystère 2012. Outre “Ratlines” (2013), ses titres de la série ayant pour héros Jack Lennon sont progressivement traduits en France. S’il utilise ici un autre nom d’auteur, c’est pour marquer la différence entre ses romans noirs et ce thriller.
SILVER WATER - Haylen BECK
HARPER COLLINS NOIR - 14/03/2018
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